Le réel du fantasme
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« Un enfant est battu » : écriture ordinaire du fantasme, selon Freud. « Un enfant est malade » : version actuelle, et dramatisée, du même fantasme ? Peut-être. À ceci près que c’est aussi une réalité que certaines mères peuvent induire, en secret, et exhiber pourtant, sous couvert de demander à l’autre médical de soigner l’enfant. C’est ce qu’on a appelé, à la fin des années 1970, le syndrome de Münchhausen par procuration. Une mise en acte d’un extrême du fantasme ? L’examen de trois cas cliniques permet ici d’en discuter, pour soutenir finalement que l’advenue d’un enfant peut, chez certaines femmes, en venant présentifier l’objet-cause du désir, « suborner » (selon le mot de Lacan) tant la place et la fonction de cet objet dans le fantasme, que la logique même de ce dernier.
According to Freud, ‘A child is being beaten’ proposes the ordinary writing of the fantasy. Could ‘A child is sick’ be the contemporary version and dramatization of the same fantasy? It may well be. Except that it is also a reality which certain kinds mothers are likely to secretly induce and yet exhibit under the pretext of requiring cure from the doctor. This is what was called the Munchausen syndrome by proxy towards the end of the seventies, a kind of enacting of an extreme fantasy. The analysis of three clinical cases will allow us to discuss this issue and ultimately should enable us to posit that the arrival of a child may, because it personifies the object cause of desire for certain women, ‘suborn’ (to borrow Lacan’s term) not only the place and function of this object in fantasy but also its very logic.
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