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Cet article est consacré à l’analyse des relations entre école maternelle et familles à partir d’un dispositif de mise en circulation régulière de cahiers de vie entre enseignants et parents. Dans une approche comparative des modes de socialisation enfantine, les interprétations des enjeux de l’école maternelle par les parents et leurs pratiques pédagogiques ont été confrontées aux ressources scolaires qui leur sont adressées. Au-delà d’un discours consensuel sur les missions de l’école maternelle inscrit dans ces cahiers, l’enquête conduite entre 2017 et 2019 dessine deux polarités de messages scolaires ajustés selon la composition sociale du public auquel ils sont livrés. L’une d’elles tend à prolonger des pratiques scolaires dans des familles déjà aguerries à l’école maternelle et à ses enjeux langagiers. L’autre, à l’insu d’enseignants produisant un discours au plus près des prescriptions officielles, conduit plutôt des mères de milieux populaires à privilégier d’autres ressources dans lesquelles elles trouvent davantage de repères pédagogiques.

This article focuses on the study of the relationship between preschool and families based on the regular circulation of life notebooks between teachers and parents. In a comparative approach to child socialisation modes, the parents’ interpretations of preschool issues and their teaching practices have been compared to the school resources they have been addressed. Beyond a consensual message on the nursery school’s missions included in the notebooks, the survey conducted between 2017 and 2019 shows two polarities of school discourses, adapted to the social composition of the audience to which they are delivered. On one side, school practices tend to extend within families already familiar with preschool and its language issues. On the other side, unbeknownst to teachers producing a discourse as close as possible to official prescriptions, mothers from working-class backgrounds seem to favour other resources where they find more educational references.