Vers une approche neuropsychologique de l'empathie
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RésuméL’empathie, définie comme la capacité à comprendre et ressentir les émotions d’autrui, a un rôle central dans les interactions sociales. Malgré les confusions terminologiques héritées de nombreuses conceptions théoriques, l’empathie serait un phénomène non unitaire, composé de l’empathie émotionnelle, reflet d’une résonance affective entre l’observateur et la cible, dont la base cérébrale serait le système neurone miroir ; et de l’empathie cognitive impliquant la conscience de soi, les capacités de prise de perspective, d’inhibition et de régulation. L’interaction de ces processus pose encore question, rendant difficile une modélisation de l’empathie. Néanmoins, l’observation d’une double dissociation entre l’empathie émotionnelle et l’empathie cognitive suggère l’existence de troubles d’empathie d’origines différentes. Il existe certains arguments en faveur d’une atteinte de l’empathie ou d’un de ses processus sous-jacents dans différentes pathologies dégénératives, justifiant une évaluation de ces capacités. Celle-ci pourrait permettre de rendre compte de troubles comportementaux. Or, en pratique courante, il existe encore peu d’outils cliniques adaptés. Finalement, le phénomène complexe d’empathie pourrait offrir de nouvelles perspectives quant au diagnostic, bien que de tels bénéfices restent à explorer.
Toward a neuropsychology of empathyThe ability to understand emotional states of others and share their feelings, known as empathy, has been related to moral sense, altruism, effective social communication and prosocial behavior. Several theoretical approaches have been developed and recent evidence suggests that two systems underlie empathy: an emotional system and a more advanced cognitive system. The former supports an affective sharing between the empathizer and the target, and this ability is thought to require the mirror neuron system. The cognitive system implies perspective-taking abilities such as theory of mind, self-awareness, inhibitory process and emotion regulation. It remains unclear whether those systems are interacting or independent. A recent study demonstrated a double dissociation between emotional and cognitive empathy following different lesion locations within the frontal lobe. These findings suggest that a lack of empathy could result of different deficits. Although impairment of empathy or its components has been reported in neurodegenerative diseases such as Frontotemporal dementia and Huntington disease, data remain scarce. Future studies could determine the process deficits which underlie behavioral disorders, and afford new perspectives for diagnosis. In addition, this would provide tools suitable for routine clinical practice.
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