Ronald Dworkin et le fondement des droits, entre jusnaturalisme et constructivisme
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Dans cet article, nous cherchons à situer la position particulière du philosophe Ronald Dworkin à l’égard du droit naturel. Dworkin a formulé une critique du positivisme juridique, qui le rapproche du jusnaturalisme. Toutefois, Dworkin se refuse à fonder les droits sur un supposé ordre moral indépendant que le législateur ou le juge aurait pour tâche de découvrir lorsqu’il produit la loi. Dworkin substitue aux lois naturelles des principes du droit. Ces derniers ne sont pas des vérités morales indépendantes, mais des critères moraux, qu’il est possible de construire rationnellement. Nous montrons ainsi que Dworkin élabore une forme de constructivisme moral, en partie inspiré de John Rawls, mais appliqué au domaine judiciaire au sein duquel les décisions présentes doivent être cohérentes avec les décisions passées, qui lui permet de redéfinir un droit naturel non transcendant.
This article seeks to situate Ronald Dworkin’s particular position with respect to natural law. Dworkin has expressed a critique of legal positivism, bringing it closer to Natural Law Theory. However, he disagrees with the idea according to which rights should be based on a supposedly independent moral order that the legislator or the judge discover when they make the law. Dworkin substitutes legal principles for natural laws. These principles are not independent moral truths but moral standards which can be constructed rationally. Thus, this paper shows that Dworkin elaborates a kind of moral constructivism, partly inspired by John Rawls, but applied to the law, where decisions made in the present must be consistent with those made in the past. This allows him to redefine a non-transcendent conception of natural law.
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