Borges et Don Quichotte
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Depuis les premiers jeux de réécriture de l’enfance jusqu’aux derniers projets, Don Quichotte semble n’avoir jamais quitté Borges. Impression d’autant plus forte si l’on rappelle l’importance qu’a une nouvelle comme « Pierre Ménard, auteur du Quichotte » (Fictions). En évitant de s’étendre sur la signification de cette nouvelle déjà maintes fois commentée, l’étude a privilégié le regard du Borges lecteur et critique, passionné la figure de Cervantes et amateur des « magies partielles » dissimulées dans son récit. Par une approche surprenante, très différente de celle des lecteurs espagnols, Borges se concentre sur la figure de l’auteur, sur ses rapports avec don Quichotte, et plus profondément sur sa façon de pervertir les équilibres traditionnels entre la réalité et la fiction : ainsi la narration spéculaire, pratique baroque étonnamment encore présente dans des nouvelles tardives de Borges telles que « Guayaquil » et « L’Évangile selon saint Marc » (Le Rapport de Brodie).
Borges and Quixote Since his first playful rewriting attempts when he was a child until the last projects, Don Quichotte kept haunting Borges. This is quite obvious when one recalls the importance of a short story like “Pierre Ménard, auteur du Quichotte” (Fictions). Without elaborating further on the meaning of this short story already so many times commented upon, this study stresses the point of view of Borges as a reader and a critic, fascinated by the character of Cervantes, and very keen on the “partial magic” dissimulated in his work. Through a surprising approach, very different from that of the Spanish readers, Borges concentrates on the writer, on his relationship with Don Quichotte, and more deeply on his way of upsetting the traditional balance between reality and fiction: thus the mirror narration, a baroque practise surprisingly still present in the late short stories by Borges such as “Guayaquil” and “L’Évangile selon saint Marc” (Le Rapport de Brodie).
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