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Les savoirs traditionnels des Moken : une forme non reconnue de gestion et de préservation des ressources naturelles

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2008. Ressources en ligne : Abrégé : RésuméNous examinerons ici les savoirs traditionnels d’un groupe ethnique de nomades de la mer généralement connus en Thaïlande sous le nom de « Chao Lay ». Les Moken, qui avaient auparavant un mode de vie maritime nomade, ont des savoirs traditionnels et un système de croyances qui se sont forgés au fil des siècles. Leurs connaissances pratiques sont le fruit de leur interaction avec les écosystèmes locaux et de leurs observations et expérimentations quotidiennes. Les Moken ont une connaissance intime de la mer et de la forêt, et ils ont mis au point des techniques de construction navale et d’autres technologies qui leur permettent de tirer leur subsistance de la mer, des zones côtières et des îles. Ces savoirs traditionnels et les pratiques qui s’y rattachent représentent une forme de gestion et de conservation des ressources naturelles, dont les éléments constitutifs sont : 1) des savoirs et savoir-faire fondés sur des technologies simples n’ayant qu’un impact minimal sur le milieu naturel et ses ressources ; 2) un mode de vie nomade caractérisé par une grande mobilité, qui permet aux Moken d’aller chercher leur subsistance en différents lieux et empêche la surexploitation et la dégradation de certaines zones ; 3) la connaissance de nom-breuses espèces forestières et marines – de leurs caractéristiques, leur comportement, leurs habitats et leurs niches écologiques –, qui permet aux Moken d’utiliser divers écosystèmes locaux ; 4) un mode de vie de chasseurs-cueilleurs axé essentiellement sur la subsistance, sans véritable accumulation de biens matériels, et enfin 5) une « philosophie » et un système de croyances suivant lesquels les ressources naturelles appartiennent non pas à des individus, mais à la collectivité, sans restrictions d’accès. L’éthique du partage est très forte chez les Moken, et les ressources sont partagées non seulement avec d’autres humains mais aussi avec des êtres surnaturels. Ce système traditionnel de connaissances, de techniques et de représentations n’a jamais été reconnu ni respecté. Plutôt que d’y voir une forme de gestion et de conservation des ressources naturelles, on le considère – à tort – comme participant d’un mode de vie « primitif » et sous-développé, synonyme de dénuement. Aux yeux de la société qui les entoure, le « développement », pour les Moken, implique nécessairement qu’ils renoncent à leur mode de vie « primitif » pour rejoindre la modernité. Mais en empruntant cette voie vers le « développement », ils risquent de perdre les savoirs traditionnels et le mode de vie durable dont dépend depuis des siècles leur bien-être matériel et culturel.
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RésuméNous examinerons ici les savoirs traditionnels d’un groupe ethnique de nomades de la mer généralement connus en Thaïlande sous le nom de « Chao Lay ». Les Moken, qui avaient auparavant un mode de vie maritime nomade, ont des savoirs traditionnels et un système de croyances qui se sont forgés au fil des siècles. Leurs connaissances pratiques sont le fruit de leur interaction avec les écosystèmes locaux et de leurs observations et expérimentations quotidiennes. Les Moken ont une connaissance intime de la mer et de la forêt, et ils ont mis au point des techniques de construction navale et d’autres technologies qui leur permettent de tirer leur subsistance de la mer, des zones côtières et des îles. Ces savoirs traditionnels et les pratiques qui s’y rattachent représentent une forme de gestion et de conservation des ressources naturelles, dont les éléments constitutifs sont : 1) des savoirs et savoir-faire fondés sur des technologies simples n’ayant qu’un impact minimal sur le milieu naturel et ses ressources ; 2) un mode de vie nomade caractérisé par une grande mobilité, qui permet aux Moken d’aller chercher leur subsistance en différents lieux et empêche la surexploitation et la dégradation de certaines zones ; 3) la connaissance de nom-breuses espèces forestières et marines – de leurs caractéristiques, leur comportement, leurs habitats et leurs niches écologiques –, qui permet aux Moken d’utiliser divers écosystèmes locaux ; 4) un mode de vie de chasseurs-cueilleurs axé essentiellement sur la subsistance, sans véritable accumulation de biens matériels, et enfin 5) une « philosophie » et un système de croyances suivant lesquels les ressources naturelles appartiennent non pas à des individus, mais à la collectivité, sans restrictions d’accès. L’éthique du partage est très forte chez les Moken, et les ressources sont partagées non seulement avec d’autres humains mais aussi avec des êtres surnaturels. Ce système traditionnel de connaissances, de techniques et de représentations n’a jamais été reconnu ni respecté. Plutôt que d’y voir une forme de gestion et de conservation des ressources naturelles, on le considère – à tort – comme participant d’un mode de vie « primitif » et sous-développé, synonyme de dénuement. Aux yeux de la société qui les entoure, le « développement », pour les Moken, implique nécessairement qu’ils renoncent à leur mode de vie « primitif » pour rejoindre la modernité. Mais en empruntant cette voie vers le « développement », ils risquent de perdre les savoirs traditionnels et le mode de vie durable dont dépend depuis des siècles leur bien-être matériel et culturel.

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