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Publiée le 29 juillet 1968, l’encyclique Humanæ Vitæ du pape Paul VI sur la régulation des naissances, réprouvant les « moyens artificiels de la contraception », secoue le monde catholique occidental. Pourtant, des couples catholiques revendiquent le choix de recourir aux « méthodes naturelles de régulation des naissances », conformément aux encouragements préconisés par Pie XII. En France, certains d’entre eux s’engagent dans le CLER, un lieu d’expertise catholique sur les questions de sexualité. L’article tente de retracer l’engagement d’une génération de couples catholiques, principalement des épouses et des mères au foyer, soucieux de promouvoir un discours sur la sexualité en accord avec la doctrine romaine. Grâce à des archives inédites et des entretiens oraux, c’est ici une histoire de l’intime qui traverse la sphère catholique après 1968 en quête de modernisation du mariage chrétien. Ces couples ont eu la conviction qu’il était possible de réconcilier l’Église et le monde moderne occidental sur la problématique de la sexualité.

Published on 29 July 1968, Pope Paul VI’s encyclical Humanæ Vitæ on birth control, condemning “artificial means of contraception”, shook the Western Catholic world. However, Catholic couples are claiming the right to use “natural methods of birth control”, in accordance with the encouragement given by Pius XII. In France, some of them are involved in CLER, a Catholic expertise on sexuality issues. This article attempts to trace the commitment of a generation of young catholic couples, mainly wives and housewives, concerned with promoting a discourse on sexuality in line with Roman doctrine. Thanks to unpublished archives and oral interviews, this is a history of intimacy that crosses the catholic sphere after 1968 in search of a modernization of christian marriage. These couples were convinced that it was possible to reconcile the Church and the modern world on the issue of sexuality.