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Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2011. Ressources en ligne : Abrégé : Comment répondre à la barbarie ? La tentation immédiate est de réagir sur le mode d'une contre violence impulsive. À la violence répondrait la violence dans un cycle sans fin. Mais alors le chaos surgit. Rien ne distingue plus « la bonne violence » celle qui, parce qu'elle est ciblée et mesurée, vise à mettre fin à « la mauvaise violence » (Paul Dumouchel). Les massacres de Corcyre pendant la guerre du Péloponèse et ceux de la Saint Barthélemy analysés par Thierry Menissier montrent que la violence extrême et illimitée est un non-sens. Elle plonge la société dans une nuit profonde. Elle exprime « la condition tragique du politique » qui doit gouverner avec l'aléa, le conflit et la violence. Au XXe siècle, à la suite de la barbarie nazie, on réalise que cette violence lance un défi inédit au langage et à la raison. Le droit va entrer en scène. Il cherche à rendre intelligible le fléau. Les mots et des catégories juridiques vont nommer, détailler, qualifier cette violence et ses sources pour mieux la maîtriser et la punir. Tel le crime contre l'humanité défini par le tribunal de Nuremberg puis par la Cour pénale internationale comme la « négation de l'appartenance à l'humanité » (Yann Jurovics). Ainsi les mots sont posés à la hauteur des actes. L'accusation peut être lancée. Les procès sont organisés. Les victimes sont reconnues et entendues. Des condamnations tombent. Une autre étape de la vie d'une communauté politique devient possible. En mettant face à la barbarie, les faits, les preuves et le jugement, bref une scène publique d'intelligibilité, la justice rétablit l'ordre du monde. Face à la machine totalitaire qui écrase l'homme, ses instances sont des « outils de réhumanisation » (Françoise Sironi) pour les victimes et pour les bourreaux. L'œuvre de justice n'est pourtant qu'une contribution à la reconstruction. C'est à la victime de faire, avec ses propres ressources, l'essentiel du chemin. On ne pouvait mieux conclure ce dossier que par le témoignage d'Elie Buzyn qui après avoir connu, très jeune, les camps d'Auschwitz et de Buchenwald entame un long parcours de vie qu'il résume par ces simples mots : « Vivre et faire vivre ».
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Comment répondre à la barbarie ? La tentation immédiate est de réagir sur le mode d'une contre violence impulsive. À la violence répondrait la violence dans un cycle sans fin. Mais alors le chaos surgit. Rien ne distingue plus « la bonne violence » celle qui, parce qu'elle est ciblée et mesurée, vise à mettre fin à « la mauvaise violence » (Paul Dumouchel). Les massacres de Corcyre pendant la guerre du Péloponèse et ceux de la Saint Barthélemy analysés par Thierry Menissier montrent que la violence extrême et illimitée est un non-sens. Elle plonge la société dans une nuit profonde. Elle exprime « la condition tragique du politique » qui doit gouverner avec l'aléa, le conflit et la violence. Au XXe siècle, à la suite de la barbarie nazie, on réalise que cette violence lance un défi inédit au langage et à la raison. Le droit va entrer en scène. Il cherche à rendre intelligible le fléau. Les mots et des catégories juridiques vont nommer, détailler, qualifier cette violence et ses sources pour mieux la maîtriser et la punir. Tel le crime contre l'humanité défini par le tribunal de Nuremberg puis par la Cour pénale internationale comme la « négation de l'appartenance à l'humanité » (Yann Jurovics). Ainsi les mots sont posés à la hauteur des actes. L'accusation peut être lancée. Les procès sont organisés. Les victimes sont reconnues et entendues. Des condamnations tombent. Une autre étape de la vie d'une communauté politique devient possible. En mettant face à la barbarie, les faits, les preuves et le jugement, bref une scène publique d'intelligibilité, la justice rétablit l'ordre du monde. Face à la machine totalitaire qui écrase l'homme, ses instances sont des « outils de réhumanisation » (Françoise Sironi) pour les victimes et pour les bourreaux. L'œuvre de justice n'est pourtant qu'une contribution à la reconstruction. C'est à la victime de faire, avec ses propres ressources, l'essentiel du chemin. On ne pouvait mieux conclure ce dossier que par le témoignage d'Elie Buzyn qui après avoir connu, très jeune, les camps d'Auschwitz et de Buchenwald entame un long parcours de vie qu'il résume par ces simples mots : « Vivre et faire vivre ».

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