Susanna et le premier réseau transgenre américain : photographie et identité collective
Type de matériel :
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In 2004, 340 photographs, shot in the early 60s, were found by utter chance in a flea market in New York. Far from the extravagant exhibitionism of drag queens, these men personify the traditional American housewife. Most of them were married, upstanding family men who clearly belonged to the upper middle class. Tito Arriagada, alias Susanna, worked and lived in New York with his wife. The photographs are his. Tito and his wife used to invite their transvestite friends to stay in their country home in the Catskills, dubbed the “Chevalier d’Éon Resort.” The photographs reflect the couple’s contradictions: They refused to abide by gender norms and rebelled against the mystique of virility and the derived retrograde feminine identity. They were, notwithstanding, pioneers in the history of American transgender identities.
En 2004, 340 photographies, datant du début des années 1960, étaient retrouvées par hasard dans un marché aux puces de New York. À l’opposé de l’extravagante fantaisie des travestis de cabarets, ces hommes-là incarnent la femme au foyer américaine de cette époque. Ces hommes travestis sont pour la plupart mariés, « bons pères de famille », appartenant à la classe moyenne supérieure. Tito Arriagada, sous son nom de femme, Susanna, travaille et habite New York avec sa femme, Marie. Les photographies retrouvées lui ont appartenu. Le couple accueille régulièrement leurs amis travestis dans leur propriété des Catskill, surnommée le Chevalier d’Éon. Toutes ces photographies sont le reflet de leurs contradictions : à la fois leur refus de se conformer aux normes de genre et leur rébellion contre la « mystique de la virilité » et une identité féminine rétrograde, issue de cette même mystique. Un paradoxe qui ne fait pas moins d’eux des pionniers de l’histoire transgenre américaine.
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