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Dénombrer les nationalités en Prusse au xixe siècle : entre pratique d'administration locale et connaissance statistique de la population

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2003. Ressources en ligne : Abrégé : RésuméEn Prusse, dès le début du xixe siècle, les registres de population relevèrent la langue des habitants. Réalisés dans les régions orientales de la Prusse où la part de la population non allemande, surtout polonaise, était importante, ces premiers relevés, variés en raison des critères employés, étaient réalisés par les administrations locales. Ils répondaient à des finalités pratiques liées aux affaires scolaires et ecclésiastiques, puis furent utilisés pour mesurer la réussite de la politique de germanisation. Ces catégories linguistiques étaient cependant utilisées à l’écart de l’idée de conscience nationale, même si à cette époque le concept de nationalité, dans la pensée politique et philosophique allemande accordait à la langue un rôle primordial dans sa formation. À partir des années 1860, ces relevés furent réalisés dans le cadre des recensements de la population confiés au Bureau prussien de statistique. Avec ce transfert, l’enregistrement de la langue se généralisa, les critères et catégories furent uniformisés et stabilisés dans des questions répétées aux recensements successifs. À rebours d’une histoire qui serait une mise en récit d’une rationalisation croissante, continue et cumulative de cette statistique administrative, cet article envisage l’histoire des différentes méthodes d’enregistrement de la nationalité comme celles de compromis successifs, issus de négociations sans cesse reconduites, entre le Bureau prussien de statistique et des administrations locales. Ainsi, à la veille de la Première Guerre mondiale, après un siècle d’enregistrement des caractères linguistiques et nationaux des habitants de la Prusse, les questions, les critères et les catégories, qui s’agençaient si bien dans le questionnaire ou les tableaux, résultaient d’accords, parfois discutés jusque dans les détails, avec les autorités locales. Derrière cette apparente uniformité se trouvaient des demandes distinctes, qui étaient fortement liées aux échelles des usages – politique de germanisation pour les autorités locales, connaissance des composantes et origines nationales de la population pour le Bureau de statistique.Abrégé : In Prussia at the beginning of the xixth century, population registers contained information about the language of inhabitants. These registers, set-up in eastern regions of Prussia where the percentage of the non-German population, especially Polish, was high, and varying in function of criteria, were established by local administrations. They served to achieve practical goals linked to education and ecclesiastic issues, and were then used to measure the success of Germanization policies. However, linguistic categories were not employed with the idea of national consciousness in mind, even at a time when the concept of nationality in German political and philosophical thought attributed to language a primary role in formation. From 1860 on, these registers were established within the framework of the population census for the Prussian Bureau of Statistics. With this transfer, the registration of one’s language became generalized, and criteria and categories were uniformized and stabilized, using the same questions at each census. Contrary to a historical narrative which highlights a continuous, cumulative and increasing rationalization of this administrative statistical gathering, this article proposes to envision the history of different methods of registering nationality, and underlines successive compromises resulting from ongoing negotiations between the Prussian Bureau of Statistics and local administrations. Consequently, at the end of World War I, following a century of registering linguistic and national characteristics of Prussian inhabitants, questions, criteria, and categories which fitted so well into the questionnaire or tables Thus, just before World War I, following a century of registering linguistic and national characteristics of Prussian inhabitants, questions, criteria, and categories were well distributed within the questionnaire wherein tables were agreed upon, the latter often discussed in great detail with local authorities. Behind this apparent uniformity one may find distinct demands that were strongly linked to objectives - Germanization policies for local authorities, knowledge of national components and origins of the population for the Statistics Bureau.
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RésuméEn Prusse, dès le début du xixe siècle, les registres de population relevèrent la langue des habitants. Réalisés dans les régions orientales de la Prusse où la part de la population non allemande, surtout polonaise, était importante, ces premiers relevés, variés en raison des critères employés, étaient réalisés par les administrations locales. Ils répondaient à des finalités pratiques liées aux affaires scolaires et ecclésiastiques, puis furent utilisés pour mesurer la réussite de la politique de germanisation. Ces catégories linguistiques étaient cependant utilisées à l’écart de l’idée de conscience nationale, même si à cette époque le concept de nationalité, dans la pensée politique et philosophique allemande accordait à la langue un rôle primordial dans sa formation. À partir des années 1860, ces relevés furent réalisés dans le cadre des recensements de la population confiés au Bureau prussien de statistique. Avec ce transfert, l’enregistrement de la langue se généralisa, les critères et catégories furent uniformisés et stabilisés dans des questions répétées aux recensements successifs. À rebours d’une histoire qui serait une mise en récit d’une rationalisation croissante, continue et cumulative de cette statistique administrative, cet article envisage l’histoire des différentes méthodes d’enregistrement de la nationalité comme celles de compromis successifs, issus de négociations sans cesse reconduites, entre le Bureau prussien de statistique et des administrations locales. Ainsi, à la veille de la Première Guerre mondiale, après un siècle d’enregistrement des caractères linguistiques et nationaux des habitants de la Prusse, les questions, les critères et les catégories, qui s’agençaient si bien dans le questionnaire ou les tableaux, résultaient d’accords, parfois discutés jusque dans les détails, avec les autorités locales. Derrière cette apparente uniformité se trouvaient des demandes distinctes, qui étaient fortement liées aux échelles des usages – politique de germanisation pour les autorités locales, connaissance des composantes et origines nationales de la population pour le Bureau de statistique.

In Prussia at the beginning of the xixth century, population registers contained information about the language of inhabitants. These registers, set-up in eastern regions of Prussia where the percentage of the non-German population, especially Polish, was high, and varying in function of criteria, were established by local administrations. They served to achieve practical goals linked to education and ecclesiastic issues, and were then used to measure the success of Germanization policies. However, linguistic categories were not employed with the idea of national consciousness in mind, even at a time when the concept of nationality in German political and philosophical thought attributed to language a primary role in formation. From 1860 on, these registers were established within the framework of the population census for the Prussian Bureau of Statistics. With this transfer, the registration of one’s language became generalized, and criteria and categories were uniformized and stabilized, using the same questions at each census. Contrary to a historical narrative which highlights a continuous, cumulative and increasing rationalization of this administrative statistical gathering, this article proposes to envision the history of different methods of registering nationality, and underlines successive compromises resulting from ongoing negotiations between the Prussian Bureau of Statistics and local administrations. Consequently, at the end of World War I, following a century of registering linguistic and national characteristics of Prussian inhabitants, questions, criteria, and categories which fitted so well into the questionnaire or tables Thus, just before World War I, following a century of registering linguistic and national characteristics of Prussian inhabitants, questions, criteria, and categories were well distributed within the questionnaire wherein tables were agreed upon, the latter often discussed in great detail with local authorities. Behind this apparent uniformity one may find distinct demands that were strongly linked to objectives - Germanization policies for local authorities, knowledge of national components and origins of the population for the Statistics Bureau.

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