Il s’agit ici du récit d’un séminaire fictif tenu dans un petit village des Hautes-Alpes, à l’occasion du jubilé du cosmologiste Hugo Fausten. Une dizaine de physiciens, venant de disciplines différentes, y cisèlent arguments et raisonnements, les objections aux errements d’autrui, les descriptions des instruments astronomiques, les hardiesses des spéculations savantes, les subtilités des grands édifices théoriques : on y croise les notions d’inflation, de matière noire, d’énergie sombre, de singularité nue, de création ou d’éternité…, ainsi que les grands noms qui ont édifié cette science si particulière : la cosmologie est un univers de pensée(s) en expansion. La forme souvent dialoguée que prend ce livre, les inserts plus mathématiques qui permettent de s’aventurer (savanturer) dans les raisonnements formalisés, les joutes conceptuelles auxquelles s’adonnent les participants, les digressions et les jeux d’esprit, tout cela donne à lire plaisamment mais rigoureusement de quoi la cosmologie est le nom. C’est aussi l’occasion de décrire l’ambiance particulière à ce genre de réunion et de voir comment la science se dit et se fait : l’évaluation des chercheurs, le rôle du consensus, le jugement par les pairs, les ratés du Nobel… et bien d’autres choses qui n’intéressent pas que les physiciens. Le jubilé de Fausten se mue en un incubateur de pensées, bouillonnant microcosme dissertant sur le cosmos…