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Cet article propose une étude de la place qu’occupent les marges dans les processus urbains à Rio de Janeiro à partir des points d’analyse d’un géographe et d’une anthropologue. Débutant par une clarification de la terminologie utilisée, la discussion se poursuit par deux études de cas, l’une s’intéressant à un processus de patrimonialisation d’une favela du centre de Rio, l’autre procédant à l’analyse d’un projet de réaménagement du front de mer à Copacabana. Si ces deux terrains diffèrent par leur nature – un espace et un ensemble de pratiques – par les forces sociales et économiques qu’ils génèrent, chacun d’eux permet d’identifier un type spécifique de traitement politique des marges spatiales et sociales urbaines. Tous deux révèlent un mouvement permanent visant à vivre et à penser la ville différemment, dans les interstices des normes existantes, ceci révélant à la fois les processus discriminatoires exercés par les pouvoirs publics, et les interstices ouverts à l’action.

The urban fringe in Rio de Janeiro : from the expression of disorder to mobilization of resourcesThe place that the fringes occupy in the urban processes in Rio de Janeiro is examined based on the respective analysis of a geographer and an anthropologist. The terminology employed is first clarified, subsequently two case histories are considered. One concerns a process of heritage conservation of a favela, or shanty town, in central Rio, the other investigated a sea-front redevelopment project at Copacabana. Although these two study spheres are different in nature _ a space and a set of practices _ and in the social and economic forces they generate, each yields clues for identifying a specific type of political approach to spatial and social fringes in urban areas. Both cases reveal that there is a permanent movement that aims to live and think differently about the city, in the interstices of existing norms, which shows both the discriminatory processes practised by the public authorities and the interstices open for action