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Au confluent de la comptabilité, de la finance, de la stratégie et de l’analyse sociale, l’analyse financière permet de pénétrer le fonctionnement financier de l’entreprise, de ses équilibres et déséquilibres, de saisir la portée financière des stratégies mises en œuvre mais également d’analyser les mécanismes de création et de répartition de la valeur. Dérangeante dans sa capacité à révéler les enjeux de pouvoir, elle intègre une puissante dimension normative, rarement explicitée. Cet article propose d’en interroger les objectifs et les enjeux à travers l’histoire de l’un de ses dispositifs, le tableau de financement sur la période 60s-80s. L’analyse des différents modèles permet de mettre en lumière, à travers les controverses et les conflits, les préoccupations des acteurs et des institutions économiques qui ont pesé sur les choix réalisés, d’interroger le rôle de l’analyse financière sur sa représentation des rapports sociaux et de lever les ombres sur certains de ses impensés.

At the intersection between accounting, finance, strategy and social analysis, financial analysis enables us to penetrate the financial operation of a business with its balances and imbalances, grasp the financial reach of the strategies implemented, and analyze the value creation and distribution mechanisms. Its ability to reveal the stakes of power is disturbing and it incorporates a powerful normative dimension that is rarely explicit. This article seeks to explore the objectives and stakes of financial analysis through the history of one of its devices, the cash flow statement, from the 1960s to the 1980s. Analysis of its various forms and the related controversies and conflicts highlights the concerns of the actors and economic institutions that influenced the choices made, questions the role of financial analysis and examines how the role of financial analysis affects its representations of social relationships and bring some of its impensés out of the shadows.