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Cet article pose l’hypothèse que l’engagement d’un sujet dans le jihad procède de l’articulation de ses conflits inconscients à une problématique politico-religieuse qu’il perçoit comme contingente. Pour ce faire, nous procédons à l’analyse du cas d’un jeune français ayant rejoint Daech, chez qui l’ambivalence obsessionnelle à l’égard du père se dissout en formation de psychologie collective. Nous cherchons à saisir la façon dont son vécu de préjudice, à la fois subjectif et aux motifs culturels, attise sa haine du père, crée un conflit de loyauté et se solde en désir de sauver celui qu’il humilie en égalant un Idéal du moi anoblissant.

This article argues that engaging in jihad results from the articulation of unconscious conflicts and a political and religious problematic experienced contingently. I will develop my argument using a case study of a young French man who joined Daech, and whose obsessional ambivalence toward his father melts into a formation of collective psychology. I aim to determine how his experience of prejudice, which is both subjective and culturally motivated, arouses his hatred of his father, creating a loyalty conflict and culminating in a desire to save the one he humiliates, thus matching an ennobling ideal ego.