Xénophobie, corps étranger. L'effet Remus
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RésuméLa xénophobie, comme son étymologie l’indique, participe non pas tant de la haine que de la peur de l’étranger. Sur l’autre, à l’extérieur de nous, vient se projeter ce qu’il y a d’« autre », d’énigmatique, d’angoissant, au-dedans de nous (ce que la psychanalyse nomme : « inconscient individuel sexuel refoulé »). Les passages à l’acte consécutifs sont vécus comme des réactions d’autodéfense. Ils sont d’autant moins inhibés que l’autre est moins protégé par les lois du groupe, et/ou que son degré de proximité est vécu comme une intrusion : tant du côté du territoire propre (empiétement excessif), que du côté du sentiment de l’identité (ressemblance insupportable). L’antisémitisme européen fait figure de cas d’école. La peur des « arabes » s’inscrit dans son sillage. Deux axes, rapportés à la première théorie des pulsions chez Freud (interaction du comportement autoconservatif et de la pulsion sexuelle), ainsi qu’aux registres sémiotiques de la contiguïté et de la similarité, permettent d’illustrer l’« effet Remus » (Romulus anéantit Remus pour ne pas se sentir « anéanti ») en faisant apparaître la cohérence d’agissements épars, induits par la diabolisation de l’autre.
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