L’écriture féminine du ravage maternel
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Cet article s’intéresse aux aléas du lien préœdipien de Marguerite Duras à sa mère et à l’écriture. Il explore la façon dont l’auteure aborde différents thèmes, comme celui de la prostitution, pour mettre en scène une jouissance sexuelle d’abord inhibée par la jouissance maternelle, puis libérée. L’écriture décrit et autorise le ravage maternel jusqu’à ce que naisse un style nouveau, dit « féminin » par l’auteure, pour qui l’enjeu est autant le rejet de tout phallicisme que de donner un sens culturel à son traitement par les mots de la jouissance. La volonté de sacrifier la jouissance maternelle ne permet-elle pas à l’auteure d’employer un « je » performatif et de s’inscrire dans le champ social ?
This article looks at the hazards of Marguerite Duras’ pre-oedipal connection to her mother and to writing. It explores how Duras approaches different themes, such as prostitution, in order to stage sexual jouissance, first inhibited by maternal pleasure and then liberated. Her writing describes and authorizes maternal devastation until the birth of a new style, which she calls “feminine” which is as much about the rejection of all phallicism as it is about giving a cultural meaning to its treatment using the words of jouissance. Does the desire to sacrifice maternal jouissance not allow the author to use a performative “I” and to enter the social field?
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