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En France, les municipalités disposent d’une marge de manœuvre importante en matière de régulation de l’islam. Le cas de la grande mosquée de Créteil est à ce titre intrigant. Non seulement elle se distingue par la rapidité de sa réalisation, mais elle se démarque aussi par sa centralité et sa visibilité. En plus de la volonté politique du maire, une des explications souvent mises de l’avant par les acteurs locaux est le processus de concertation. Qu’en est-il exactement ? Pourquoi la municipalité a-t-elle choisi cette stratégie de publicisation de l’enjeu et quels en sont les effets sur l’action publique ? En considérant la concertation comme un instrument, l’article se penche sur trois effets que l’on peut lui attribuer. Sans disqualifier les effets en matière de démocratisation et d’instrumentalisation, nous verrons que la consultation médiatise et hiérarchise des représentations spécifiques de l’islam. Elle révèle des formes particulières de régulation politique de l’islam, soit sa municipalisation.

Instruments of public action & municipal regulation of IslamIn France, municipalities enjoy an important room for manœuvre regarding the regulation of Islam. In this sense, the case of Créteil is particularly intriguing. The city’s mosque is notable, not only for the speed with which it was built, but also for its central location and visibility. In addition to the political will of Créteil’s mayor, local actors often put forward the project’s consultation process as a main factor explaining this success. But is that really the case ? Why did the municipality choose to publicize this project and what are its effects ? In considering the consultation process as a public action instrument, this article analyzes three types of effects it can have on public action. More than an instrument of democratisation or an effective implementation tool, the consultation process defines specific Islam’s forms of representation at the municipal level.