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De l’économie collaborative à « l’ubérisation » du travail : les plateformes numériques comme outils de gestion des ressources humaines

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2018. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : Si l’économie collaborative a initialement suscité des espoirs d’une modalité alternative de travail voire de société (OuiShare, 2015), les plateformes numériques de travail de pair à pair se retrouvent aujourd’hui au cœur de controverses résumées par le néologisme « uberisation ». Leurs conséquences sociales déstabilisatrices ont fait l’objet d’abondantes recherches scientifiques, mais peu ont questionné la prétention des plateformes à remettre en cause les formes de management issues de l’entreprise traditionnelle. Les plateformes ont construit un mythe (Stemler, 2017) autour d’elles et se présentent comme de simples intermédiaires de marché ou des innovations techniques radicales, permettant aux prestataires de les approprier et de travailler avec selon leurs propres volontés. Notre recherche entend au contraire analyser les plateformes de travail de pair à pair sous l’angle des outils de gestion, pourvus du fait de leur matérialité d’un pouvoir structurant sur les comportements des prestataires. L’idée est de déconstruire le mythe construit par les plateformes en donnant à voir la variété des pratiques managériales qu’elles opèrent. À partir d’une méthodologie qualitative couplant analyses documentaires et entretiens semi-directifs avec des prestataires, nous élaborerons une typologie des diverses formes de management que les plateformes peuvent mobiliser. En distinguant plateformes « opératrices » et « places de marché », nous conceptualiserons les plateformes comme outils de gestion de ressources humaines prescrivant le travail et servant de support pour la fidélisation d’une communauté de travailleurs. Enfin, nous nuancerons l’innovation promise par les plateformes en donnant à voir des formes de continuités avec les tendances du management moderne à rechercher l’efficacité à partir d’arrangements dépersonnalisés.Abrégé : Although the “Sharing Economy” first raised hopes of alternative ways of working (OuiShare, 2015), digital peer-to-peer work platforms are now at the centre of controversies that we can sum up by the neologism « uberisation ». Their destabilizing social consequences have been the subject of extensive scientific research, but few questioned the platforms’ claim to challenge the management forms of conventional corporations. Platforms built a myth around them (Stemler, 2017) and present themselves as mere market intermediaries or radical technical innovations, which users can freely appropriate and work with according to their own wishes. On the contrary, our research intends to analyze peer-to-peer work platforms from the perspective of management tools, which, because of their materiality, have a structuring power on the workers’ behaviours. The idea is to deconstruct the myth built by platforms by displaying the variety of managerial practices they operate. Based on a qualitative methodology combining documentary analyses and semi-structured interviews with workers, we develop a typology of the various forms of management that platforms may mobilize. By distinguishing « operator » from « marketplaces » types of platforms, we will conceptualize platforms as Human Resource management tools which prescribe work and act as a support for loyalty development policies. Finally, we will put into perspective the innovation promised by platforms by highlighting continuities with the modern management quest for efficiency through depersonalized arrangements.
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Si l’économie collaborative a initialement suscité des espoirs d’une modalité alternative de travail voire de société (OuiShare, 2015), les plateformes numériques de travail de pair à pair se retrouvent aujourd’hui au cœur de controverses résumées par le néologisme « uberisation ». Leurs conséquences sociales déstabilisatrices ont fait l’objet d’abondantes recherches scientifiques, mais peu ont questionné la prétention des plateformes à remettre en cause les formes de management issues de l’entreprise traditionnelle. Les plateformes ont construit un mythe (Stemler, 2017) autour d’elles et se présentent comme de simples intermédiaires de marché ou des innovations techniques radicales, permettant aux prestataires de les approprier et de travailler avec selon leurs propres volontés. Notre recherche entend au contraire analyser les plateformes de travail de pair à pair sous l’angle des outils de gestion, pourvus du fait de leur matérialité d’un pouvoir structurant sur les comportements des prestataires. L’idée est de déconstruire le mythe construit par les plateformes en donnant à voir la variété des pratiques managériales qu’elles opèrent. À partir d’une méthodologie qualitative couplant analyses documentaires et entretiens semi-directifs avec des prestataires, nous élaborerons une typologie des diverses formes de management que les plateformes peuvent mobiliser. En distinguant plateformes « opératrices » et « places de marché », nous conceptualiserons les plateformes comme outils de gestion de ressources humaines prescrivant le travail et servant de support pour la fidélisation d’une communauté de travailleurs. Enfin, nous nuancerons l’innovation promise par les plateformes en donnant à voir des formes de continuités avec les tendances du management moderne à rechercher l’efficacité à partir d’arrangements dépersonnalisés.

Although the “Sharing Economy” first raised hopes of alternative ways of working (OuiShare, 2015), digital peer-to-peer work platforms are now at the centre of controversies that we can sum up by the neologism « uberisation ». Their destabilizing social consequences have been the subject of extensive scientific research, but few questioned the platforms’ claim to challenge the management forms of conventional corporations. Platforms built a myth around them (Stemler, 2017) and present themselves as mere market intermediaries or radical technical innovations, which users can freely appropriate and work with according to their own wishes. On the contrary, our research intends to analyze peer-to-peer work platforms from the perspective of management tools, which, because of their materiality, have a structuring power on the workers’ behaviours. The idea is to deconstruct the myth built by platforms by displaying the variety of managerial practices they operate. Based on a qualitative methodology combining documentary analyses and semi-structured interviews with workers, we develop a typology of the various forms of management that platforms may mobilize. By distinguishing « operator » from « marketplaces » types of platforms, we will conceptualize platforms as Human Resource management tools which prescribe work and act as a support for loyalty development policies. Finally, we will put into perspective the innovation promised by platforms by highlighting continuities with the modern management quest for efficiency through depersonalized arrangements.

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