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Cet article interroge les relations entre temporalité et innovation en se focalisant sur les limites de l’accélération continue observée depuis la fin des années 1980. Après avoir identifié trois courants de recherche (vitesse de développement de nouveaux produits, rythme des entreprises de la Silicon Valley et projets très incertains), il questionne leurs limites. Il montre notamment la tension entre cette logique d’accélération, et le court-termisme associé, et le temps long des processus d’exploration à partir de l’étude de l’invention du transistor aux Bell Labs à la fin des années 1940. Enfin, dans une dernière partie, il entame une discussion sur les enjeux de la gestion de la temporalité dans le contexte actuel de changement climatique et d’effondrement de la biodiversité. Il montre notamment l’urgence qu’il y a à inventer des processus d’innovation intégrant le très long terme des processus physico-chimiques qui gouvernent le système terre.Code JEL : O32

This article examines the relationship between temporality and innovation by focusing on the limits of the continuous acceleration observed since the late 1980s. After identifying three research streams (speed of development of new products, the pace of Silicon Valley companies and highly uncertain projects), it questions their limits. In particular, it shows the tension between this logic of acceleration, and the associated short-termism, and the long time frame of the exploration process, based on the study of the invention of the transistor at Bell Labs in the late 1940s. Finally, in the last part, it opens the discussion on the challenges of managing temporality in the current context of climate change and the collapse of biodiversity. In particular, it shows the urgency of inventing innovation processes that integrate the very long term of the physico-chemical processes that govern the earth system.JEL Code: O32