« Sous peu » vers une méthodologie generale de la psychanalyse
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La « méthodologie générale de la psychanalyse », promise par Freud, dès 1910, ne devait jamais voir le jour. La confusion, longtemps entretenue, entre le dispositif originaire (« cure type ») approprié au traitement des névroses de transfert de l’adulte, et de la méthode psychanalytique, au sens élargi que les psychanalystes appellent de leurs vœux, constitue probablement l’obstacle épistémologique majeur qui rend compte de ce retard. L’Introduction à l’étude de la méthode expérimentale, de Claude Bernard, fournit un terme de comparaison pour mieux saisir comment la méthodologie générale d’une science s’élabore, a posteriori, par un effort de généralisation à partir du dispositif originaire qui en a constitué les prémisses. La clinique psychanalytique de l’enfant est probablement le champ qui a ressenti le plus cruellement la carence d’une telle méthodologie générale, en même temps qu’elle proposait, empiriquement, un grand nombre de dispositifs alternatifs susceptibles de suppléer, à l’inadéquation du dispositif originaire (« cure type »), en fonction des diverses occurrences cliniques qu’elle était amenée à traiter. Prenant appui sur ces acquis, l’auteur suggère que l’adéquation métapsychologique entre l’hypercondensation du dispositif originaire, et les névroses de l’adulte suppose chez le sujet une efficacité suffisante du processus d’introjection. Aussi remarque-t-il que la totalité des dispositifs analysants alternatifs qui ont été proposés dans le cadre de la clinique infantile, peuvent être décrits comme autant de modalités de « dépliage » (ou de décondensation) du dispositif originaire, selon trois axes possibles, ce qui permet d’en proposer une typologie raisonnée. Il montre enfin que tous ces dispositifs dépliés visent à répondre à l’insuffisance, ou au débordement du processus d’introjection, en mêmes temps qu’ils participent à la relance de celui-ci, rapprochant progressivement les patients concernés des conditions métapsychologiques requises pour bénéficier d’une « thérapeutique analytique » de forme plus « classique » (méthode associative).
The “general methodology of psychoanalysis” promised by Freud, by 1910, was never achieved. The long kept confusion between the original setting of the “cure type” (standard form of psychoanalytical treatment), which is appropriate for the treatment of the adult’s transference neurosis, and psychoanalytical treatment, in the broader sense and which analysts wish for, probably forms the major epistemological obstacle accounting for this delay. Claude Bernard’s Introduction to the Study of Experimental Methodology provides a point of comparison, which allows to better understand how a science’s general methodology is elaborated, a posteriori, by an effort of generalization starting from the original setting forming its premises. The child’s psychoanalytical clinical field is probably the one lacking the most cruelly such a general methodology, while at the same time it offered, empirically, a great number of alternative settings likely to compensate for the inadequacy of the original setting (“cure type”), depending on the diverse clinical situations to be treated. Relying on this knowledge, the author suggests that the metapsychological adequacy between the hyper-condensation of the original setting and the adult’s neurosis, presupposes sufficient effectiveness of the subject’s introjection process. He also points out that the totality of the alternative analyzing settings put forward within the infantile clinical field, can be described as ways of “unfolding” the original setting, following three possible axes, and allowing a reasoned typology. He finally shows how all these unfolded settings aim at giving an answer to the insufficiency or the overflow of the introjection process, while participating at its revival, it allows patients to get progressively closer to the metapsychological circumstances required to benefit from a more “classic” form of “analytical treatment”(associative method).
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