86

La dignification des plantes se heurte à la théorie nominaliste de la science, qui ne peut fonder l’idée de communauté des êtres vivants dans la pratique. Partant de ce constat, je montre que le concept de créature est capital pour résoudre le hiatus entre l’éthique et la science et reprendre pied avec l’expérience. Pour cela, ce concept doit être redéfini sur une base phénoménologique, et non plus nominaliste, et enraciné dans la notion de « commencement » en tant que potentialité et dynamisme à l’œuvre. À l’aide du critère discriminant de gradation vs. dé-gradation, il permet d’ancrer la dignification des plantes dans une évaluation performative au sein de la vie active et du travail. Ceci pose l’exigence qu’il soit établi en priorité dans des principes agroécologiques.

The standing of agricultural creature : the dignification of plants and agroecology : The dignification of plants clashes with the nominalist theory of science, which cannot ground the idea of community of living beings in practice. Based on this observation I show that the concept of creature is crucial in filling the gap between ethics and science and getting back on track with experience. For this, it must be redefined on a phenomenological, not nominalistic, basis and rooted in the notion of « beginning” as potentiality and dynamism at work. Using the discriminating criterion of gradation vs. de-gradation, it allows to anchor plant dignification in a performative evaluation in the context of active life and work. This requires that it be prioritized in agroecological principles.