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Si l’on peut reconstruire à partir de quelques esquisses les quatre échelles dont Gérard Pesson se sert dans Cassation (2003), l’analyse doit aussi tenir compte de deux facteurs qui brouillent leur repérage : une poétique de l’effacement du son qui veut donner le matériau précisément comme trace, souvenir ou déchet, et une réflexion sur le geste instrumental qui, lui aussi, efface la hauteur exacte. On se propose d’une part de parcourir ici l’œuvre en analysant ce traitement particulier du matériau comme reste, et de considérer, de l’autre, la narration musicale, en confrontant trois types de découpages qui tiennent compte des textures, des sémantismes et de la perception visuelle des gestes instrumentaux par l’auditeur.

Interrupted serenade: observations on pitches and form in Gérard Pesson’s CassationIf some of Gérard Pesson’s sketches for Cassation (2003) allow reconstructing the four scales that the composer uses in this piece, the analyst must also take into account two other factors which may blur their location in the score: on the one hand, Pesson’s poetics of sound erasure, where sounds are considered a trace, a fragment, or a waste material; on the other hand, his treatment of musical gesture which, in the very same way, represents erasure of the exact pitches. This paper tries to highlight this procedure, which sees musical material as a remnant, and to confront three possible divisions of the narrative, by considering musical textures, semantic aspects, and the listener’s visual perception of the musicians’ gestures.