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Les rumeurs sur les événements personnels et politiques sont récurrentes à Libreville. Cet article rend compte de leurs conditions de possibilité dans la conjoncture politique actuelle dominée par un quasi-retour au monopartisme et une fin de règne qui attise les luttes de succession. Il montre également ce que la rumeur doit au champ politique comme espace de luttes symboliques au sein duquel elle devient un mode de participation politique venant briser le principe d’exclusion des profanes. La rumeur se réapproprie les lieux de convivialité pour délégitimer les sites officiels d’énonciation du politique. La rencontre, en ces lieux, du personnel politique et des masses populaires, euphémise la distance sociale qui les sépare. L’échange de rumeurs devient ainsi le support d’une négation des rapports de domination.

Kongossa politics : the passion for rumour in Libreville as a mode of political participationRumours about people’s lives and politics are rife in Libreville. This article looks at favourable conditions for the development of rumour in the current political climate, which is dominated by the coming back of a single-party system and the end of a reign which are stirring up a war of succession. The article also looks at the effect of rumour on the political landscape as a symbolic battleground where rumouring has become a form of political participation which includes common people. Rumour appropriates places of sociability and delegitimizes the enunciation of politics performed by official sites. The encounter of political elite and the people in these places mitigates the social gap that separates them. Exchanging rumours is thus a way to deny unequal power relationships.