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Fondé sur la comparaison de trois secteurs d’activité – agricole, ouvrier et artistique –, cet article examine l’inscription de mobilisations professionnelles dans des régimes de territorialité. Par la mise en regard d’acteur∙rice∙s occupant des places variables dans l’espace social, mais aussi au sein de leur groupe professionnel (fractions stabilisées/précaires, indépendants/employés, volume de capitaux économique et culturel, etc.), cette contribution rend compte des contraintes et des opportunités exercées par la structuration professionnelle sur les dynamiques de spatialisation des mobilisations. Elle documente ce faisant les possibilités variables qui s’offrent aux travailleur∙euse∙s pour faire de leurs lieux d’exercice professionnel le support de mobilisations, exporter spatialement leur cause dans des espaces extra-professionnels et, enfin, recoder symboliquement leur activité dans des territoires élargis.

Based on the comparison of three sectors of activity – agriculture, factory work and artistic work – this article examines how professional mobilizations fall within regimes of territoriality. By comparing actors occupying variable places in the social space but also within their professional group (stabilized / precarious fractions, self-employed / employees, volume of economic and cultural capital, etc.), this contribution examines and analyses the constraints and opportunities exerted by professional structuring on the dynamics of spatialization of mobilizations. In doing so, it documents the variable possibilities available to workers to make their workplaces the support for mobilizations, to spatially export their cause in extra-professional spaces and, finally, to symbolically recode their activity in enlarged territories.