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Le général Louis Faidherbe (1818-1889) fut une grande figure de la guerre de 1870-1871 comme des conquêtes coloniales. Avec la bataille de Bapaume, lui, le général nommé à la tête de l’armée du Nord par Gambetta, remporta l’une des rares victoires de la débâcle de 1871. La République le récompensa de ce fait d’armes en lui consacrant des funérailles nationales. Dans les départements septentrionaux, sa mémoire est irrémédiablement associée au souvenir de l’armée du Nord. Fils de Lille et vainqueur de Bapaume, il en est l’incarnation la plus prestigieuse. On ne peut cependant manquer d’être frappé du relatif échec de sa commémoration à long terme. Au plan régional, elle est incontestablement achevée et complète : l’homme incarne un génie collectif septentrional. Au plan national, le général républicain accède un temps au panthéon puis semble en disparaître. Au fond, le vrai problème n’est-il pas pour la République de se reconnaître dans un chef militaire même républicain ? Après un moment d’unanimisme où la collusion est possible, souhaitée, mise en œuvre et entretenue, le personnage s’avère moins nécessaire et peut être abandonné à sa « petite patrie » qui le réclame. L’épopée nationale de Louis Faidherbe n’a pour autant pas reçu son point final.

General Louis Faidherbe (1818-1889) was a major figure of the 1870-1871 war as well as of colonial conquests. With the battle of Bapaume, he, the general appointed at the head of the armée du Nord by Gambetta, won one of the few victories of the 1871 rout. The Republic rewarded him for this feat of arms by awarding him national funerals. In the northern departments, his memory is inextricably associated with the memory of the « armée du Nord ». Born in Lille and victorious at Bapaume, he is its most prestigious figure. One cannot help being stricken though with the relative failure of his long term commemoration. On the regional level, it is undeniably completed and full: the man embodies a northern France collective genius. On the national level, the republican general rises for a time to the pantheon then seems to vanish. Fundamentally, isn’t the real problem for the Republic to recognize itself in a military chief, even though republican? After a moment of unanimism where collusion is possible, desirable, developed and maintained, the character proves to be less necessary and can be relinquished to his « little homeland » that claims him. Yet the national epic of Louis Faidherbe has not been given its final point.