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Alors que Vatican II, en particulier dans Gaudium et Spes (1965), avait remis à honneur la place de la conscience dans le discernement moral, l’encyclique Veritatis Splendor (1993) en mettant en garde contre de possibles dérives a interprété la doctrine conciliaire dans un sens plus rigoureux. L’article examine les questions fondamentales posées par ce contraste, en particulier au sujet des actes dits « intrinsèquement mauvais », de la place des normes objectives et de la manière de définir l’objet de l’acte moral. Dans la dernière partie, il montre en quoi l’exhortation apostolique Amoris Laetitia (2016) du pape François infléchit à nouveau cette position magistérielle sur la conscience et la norme dans un sens plus sapientiel.

Understanding moral conscience : questions raised by the Roman Magisterium ’s recent documents While Vatican II brought conscience back to the fore of the moral discernment debate, especially with its 1965 pastoral constitution Gaudium et Spes, the 1993 Veritatis Splendor encyclical, in an attempt to provide safeguards against possible excesses, reinterpreted the conciliar doctrine along more traditional lines. The article considers the basic questions raised by this discrepancy, particularly “intrinsically bad” actions, the place given to objective norms, and the way of defining the moral object of human acts. In the last part, the article lays out the extent to which Pope Francis’s 2016 apostolical exhortation Amoris Laetitia moves the magisterial stance on conscience and norms towards a more sapiential position.