Insérer les personnes sans abri par le travail. Un dispositif aux prises avec les catégories de « sans-domicile » et « sans-abri »
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Le dispositif « Premières Heures » parisien vise le retour à l’emploi des personnes sans abri, par l’intermédiaire de la reprise progressive d’une activité économique. De ce fait, le dispositif s’est construit à partir d’une distinction opérée entre « sans-abri » et « sans-domicile ». Alors que la première catégorie – visée par le dispositif – correspond à celle des personnes dormant dans un lieu non prévu pour l’habitation, la seconde concerne les individus déjà stabilisés en matière d’hébergement (soit hébergés dans un centre d’urgence ou de réinsertion sociale) et pouvant a priori intégrer directement le marché du travail ordinaire. Pourtant, l’analyse des débats interassociatifs et des pratiques de recrutement pour le dispositif invite à interroger cette différenciation entre les personnes à la rue qui seraient plus vulnérables et celles en hébergement social qui seraient plus stabilisées dans leur parcours.
The Parisian “First Hours” scheme aims to help homeless people return to work, by gradually resuming an economic activity. As a result, the system was built on a distinction between “homeless” and “of no fixed abode”. While the first category - targeted by the scheme - involves people sleeping in a place not intended for habitation, the second category concerns individuals who have already found some type of stable accommodation (either in an emergency or social reintegration centre) and can a priori directly enter the mainstream labour market. However, an analysis of discussions between organisations and recruitment practices for the system leads us to question this differentiation between rough sleepers, who are more vulnerable, and those in social housing, who are more stable in their lives.
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