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Au testament que Jehan Bierenghier fait rédiger en 1305 sur chirographe, se trouve cousue la liste de 590 des clients de son officine de prêteur. Il s’agit de leur rembourser les usures que le financier leur avait exigées. L’analyse de cette énumération remarquable, ainsi que celle des éléments contenus dans le testament proprement dit, permettent de reconstituer, avec une précision exceptionnelle, le portrait social, les réseaux et les activités marchandes et financières d’un homme d’argent, entre ville et campagne. Elles autorisent également à identifier la place de cet usurier, au sein de la nébuleuse complexe du crédit, dans une grande ville des Pays-Bas méridionaux.

In 1305, the financier Jehan Bierenghier wrote a will on chirograph, appended with a list of the 590 clients of his lending office. The purpose of this list was so that his estate could refund the usury that the financier had forced them to pay. An analysis of this remarkable list, as well as of the information in the will itself, enables us to reconstruct, in striking detail, the social ‘portrait’, networks, and mercantile and financial activities of a wealthy man, between the city and the countryside. This source also enables us to identify the place held by this usurer within the complex web of lending in a major city of the Southern Low countries.