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La question du Karabakh, « conflit gelé » depuis 1994, héritage de la période post-soviétique, a connu un embrasement brutal du 27 septembre au 9 novembre 2020. La deuxième guerre du Karabakh a mis en évidence de nettes évolutions politiques dans le sud du Caucase, en particulier un recul de l’influence russe dans la région. Sur fond de coopération russo-turque depuis 2016 dans de nombreux dossiers, la Russie a choisi de ne pas intervenir militairement dans ce conflit pour soutenir son allié arménien, tandis que la Turquie offrait un puissant soutien militaire à l’Azerbaïdjan. Cette victoire, acquise au terme de 44 jours de combat grâce à des innovations tactiques, rebat les cartes géopolitiques de la région.

Between 27 September and 9 November 2020, the Karabakh question (a legacy of the post-Soviet era and a conflict “frozen” since 1994) suddenly flared up. The second Nagorno-Karabakh war highlighted clear political developments in the South Caucasus – in particular a decline in Russian influence in the region. Against the backdrop of Russian-Turkish cooperation on many issues since 2016, Russia decided against military intervention in the conflict in support of its Armenian ally, whereas Turkey offered strong military support to Azerbaijan, whose victory – achieved through tactical innovations after 44 days of fighting – has reshuffled the region’s geopolitical cards.