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Résumé : Jamais jusqu’ici, dans l’histoire récente du droit des sociétés, l’éthique environnementale n’avait trouvé un droit de cité aussi important dans cette matière, présentée classiquement comme formelle et autonome, repliée sur son ordre interne. Au cours de ces dernières années, elle n’a cessé de s’ouvrir à l’éthique environnementale et, plus largement, à l’intérêt général. La finalité lucrative traditionnelle de la société se combine dorénavant avec des finalités non économiques, reliées aux causes sociétales contemporaines. En revanche, déduire de cette évolution normative, inspirée de l’éthique, une métamorphose concrète et pérenne des comportements et des stéréotypes en entreprise est beaucoup plus hasardeux. Une analyse de droit économique peut donc apporter un éclairage précieux sur les liens, subtils et complexes, qui se nouent entre l’éthique environnementale et le droit des sociétés, et sur une manière de faire bouger effectivement les lignes. C’est ce stress-test du droit économique qui constitue la trame de la présente étude.

Never before in the recent history of corporate law had environmental ethics been given such a prominent place in this field, which was traditionally presented as formal and autonomous, and closed in on its internal order. Over the last few years, corporate law has constantly opened up to environmental ethics and, more broadly, to social ethics. The traditional profit-making purpose of the company is now combined with non-economic purposes, linked to contemporary societal causes. On the other hand, deducing from this normative evolution, inspired by ethics, a concrete and perennial metamorphosis of behavior and stereotypes in companies is much more hazardous. An analysis from an economic law perspective might therefore shed valuable light on the subtle and complex links between environmental ethics and company law and on a way of effectively shifting the lines. This very stress-test of economic law forms the framework of this study.