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RésuméDans les années 1950, la plupart des ordres et congrégations religieux, au moins en France, mais souvent au niveau de leurs instances romaines, avaient décidé de consacrer une partie de leurs capacités de travail à des études historiques portant sur les origines et l’évolution de leur institut, et sur la spiritualité qui leur était propre. C’est dans ce cadre qu’il faut replacer l’invitation faite par la Compagnie de Jésus vers 1956 à M. de Certeau de se consacrer à l’histoire de l’ordre au xvie siècle. S’il se situe alors dans la mouvance d’illustres prédécesseurs, proches ou lointains, ce sera pour se dégager assez vite des « voies ordinaires » et faire, en contraste, une œuvre fortement originale qui, de l’édition critique du Mémorial de Pierre Favre édité en 1960, le conduira à La Fable mystique et à La Faiblesse de croire.

Most French orders and congregations in the 1950’s, often at the level of their superiors in Rome, decided to devote part of their energy to historical studies concerning the origins and evolution of their institutions and their own particular spirituality. It is with this background that one should understand the invitation extended to Michel de Certeau in about 1956 by the Society of Jesus to devote himself to the order’s history in the 16th century. Although at the time he considered himself in line with his illustrious predecessors, both recent and distant, he was to rapidly free himself from "ordinary ways" and write, in contrast, a highly original work, which, starting with the critical edition of Mémorial by Pierre Favre (1960), would lead him to La Fable mystique and La Faiblesse de croire.