Le droit de croire et le devoir de bien penser
Type de matériel :
80
Des efforts récents de répondre par la philosophie aux dérives cognitives observées dans les médias et dans la vie publique prennent la forme d’une éthique intellectuelle, autrement dit d’une théorie portant sur les normes qui doivent assurer la correction de nos croyances. La diffusion actuelle de croyances irrationnelles (mise en cause du savoir et de l’expertise scientifique, contestation du réchauffement climatique, complotisme) étant dans bien des cas au service d’intérêts commerciaux et stratégiques, le présent article suggère que la compréhension de ces croyances ne saurait se limiter à la seule épistémologie doxastique.
Recent attempts to respond philosophically to cognitive deviance in the media and in public life tend to take the form of an ethics of the intellect, in other words a theory of norms whose purpose is to correct mistaken beliefs. Since the current spread of irrational beliefs (attacks on scientific knowledge and expertise, conspiracy theories, denial of global warming) is in many cases spurred and financed by commercial and strategic interests, this paper suggests that understanding public credulity cannot merely be a question of the epistemology of beliefs.
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