L’inhumation des immigrés âgés : l’ultime mobilité
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Chez les personnes issues de l’immigration, la crainte de la mort est surpassée par celle de mourir loin du pays natal et de ne pas être enterrées conformément au rite musulman. Bien qu’il existe des parcelles, voire des cimetières musulmans en France, les personnes ou leurs familles choisissent souvent de rapatrier les défunts dans leur pays d’origine. Ce choix a à voir avec les enjeux religieux concernant l’inhumation, qui se heurtent à la laïcité des cimetières communaux, et plus généralement aux appréhensions suscitées par le fait de mourir en terre étrangère : la difficulté d’obtenir que la toilette mortuaire soit réalisée conformément au rite, ou encore la disparition rapide des sépultures sont autant d’éléments qui, loin de traduire un quelconque « repli identitaire », traduisent l’inquiétude de personnes désireuses de terminer leurs jours conformément aux préceptes de la culture qui les a façonnées.
Among immigrants, the fear of death is surpassed by that of dying far from home and not be buried according to Muslim ritual. Although there are Muslim plots or cemeteries in France, the people or their families often choose to repatriate the deceased in his home country. This choice has to do with religious issues concerning burial that are not recognized by the secularism of communal cemeteries, and is more widely linked to misgivings about the fact of dying in a foreign land. The difficulty of getting the mortuary toilet done according to the rite, or the rapid disappearance of graves, are elements which, far from expressing any «ghetto mentality», reflect the concern of people who want to end their days in accordance with the precepts of the culture that shaped them.
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