Relations de soin, cultures et inégalités de santé
Type de matériel :
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En Guadeloupe, le pluralisme ethnique, social, culturel et thérapeutique vient complexifier les modalités des prises en charge hospitalières des personnes vivant avec le VIH/sida. Les Haïtien.ne.s peuvent y être l’objet de stigmatisations diverses liées à leurs origines et à leur culpabilisation ancienne dans l’épidémie à VIH. Le texte analyse deux types de prises en charge différentes. L’une produit des inégalités en construisant de l’altérité culturelle et sanitaire, et en véhiculant des stéréotypes contraires à l’éthique soignante, mais fidèles à des propos politiques xénophobes. L’autre tente de remettre le sujet malade au cœur du dispositif, sans focalisation sur sa culture, mais dans une prise en charge globale qui vise à améliorer les conditions d’existence et réduire les inégalités. Dans les deux cas, le travail des soignants témoigne des difficultés de construction collégiale des prises en charge, tributaires de l’organisation des services. Il montre aussi la nécessité d’interroger les valeurs des soignant.e.s.
In Guadeloupe (French West Indies), the ethnic, social, cultural and religious pluralism makes it difficult, in the French hospitals, to take care of people living with HIV/Aids. Haitian people may suffer from stigmatization and discrimination, because of their ancient accusation in the regional HIV epidemic’s spread. The paper focuses on two types of care. The first one produces inequalities while building a cultural and therapeutic otherness process, based on stereotypes opposed to the ethics of care. The second one tries to put the patient in the heart of the care process, without being focused on one’s culture, and aims at improving social conditions of being and decreasing inequalities. In both cases, hospital’s staff work reveals the difficulty to build a collegial process of care, due to the hospital organization’s limits. It also highlights the necessity to question the hospital’s staff values.
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