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Là où il apparaît dans les débats que suscite l’invention de la psychanalyse aux commencements du vingtième siècle, le nom de Richard Wagner flèche l’interrogation nietzschéenne concernant l’art et la vie. À ce problème discuté entre son père Max Graf et Freud à l’époque de sa naissance, Herbert Graf cherche pour sa génération une réponse renouvelée dont on trouve les composantes dans la thèse qu’il soutient en 1926 et dans les mises en scènes qu’il crée un demi-siècle durant à partir de cette date. Mettant en jeu concepts et façons de penser freudiens, Herbert Graf détourne le nom du fondateur de Bayreuth. Il écarte le romantisme schopenhauerien d’où ont émergé les opéras de Wagner, pour faire vivre la scène lyrique dans son ensemble. Il soutient ainsi, avec son père, la vie du désir contre le renoncement de l’ataraxie.

‘Wagner as Stage Director.’ When the name of Richard Wagner appears in debates triggered by the invention of psychoanalysis at the beginning of the twentieth century, it signals the presence of the Nietzschean question of the relation between life and art. In a discussion of this question between his father Max Graf and Freud at the time of his birth, Herbert Graf attempted to uncover a renewed answer to this question for his generation, the outline of which is explored in the thesis he defended in 1926 and in the stagings of operas he created for over fifty years from this date on. By calling upon Freudian concepts and ways of thinking in his work, Herbert Graf distorts the name of the founder of Bayreuth. He sidelined the Schopenhauerian Romanticism from which Wagner’s operas emerged and replaced it with the stage as a lyrical ensemble. With his father, he speaks out in favour of a life of desire rather than the renunciation of ataraxia.