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Dans l’histoire des sciences de la vie, le concept de fatigue nerveuse peut servir de révélateur. Il se dévoile au travers des représentations de la machine humaine façonnées par les physiologistes du xviiie siècle avant que le siècle de la révolution industrielle ne livre sa propre vision de l’altération de la puissance nerveuse. La fatigue de la volonté intègre alors la nosologie de la fatigue nerveuse et ouvre la voie à une psychophysiologie de l’effort. Les explications savantes s’affranchissent-elles pour autant de l’heuristique du manque de « ressort » pour rendre compte de la fatigue d’origine nerveuse ?

In the history of the sciences of life, the concept of nerve fatigue can act as a revelator. It is disclosed through the representations of the human machine elaborated by the xviiith century physiologists, followed by the century of the industrial revolution which offered its own vision of the alteration of the nervous power. The fatigue of the will then become part of the nosology of nerve fatigue, and paves the way for a psychophysiology of effort. But do learned explanations free themselves for all this from the heuristics of the lack of “spirits” to account for a fatigue of nervous origin?