What is Aesthetic Progress?
Peluso, Rosalia
What is Aesthetic Progress? - 2024.
23
Progress in the contemporary world is often considered as something for the scrap heap, an “anachronism,” which reflection on history is obliged to do without. It has been the logic of events, from the twentieth century onward, that has made a desecrating, continuous declaration of the fallibility of that law which, since the Enlightenment, seemed to govern the course of human history. Benedetto Croce reflected at length on the idea of progress and pointed out several critical aspects of it. In his most mature reflection on history, he distinguished progress as a “state of mind” from progress as a “philosophical concept”: if we can and must learn to do without the former, because it has no scientific-philosophical foundation, the latter must instead be recovered in a dialectical vision of history that knows the criterion of progression, but is always associated with that of regression, decadence, and catastrophe. In short, only a dialectical view of history teaches us to consider the positive and the negative together. This article discusses Croce’s early thinking on progress: it considers his early writings on aesthetics and shows how the contradictions of progress were already visible when Croce was discussing progress applied to poetry or art. These tentative theories on aesthetic progress help to identify lines of philosophy of history in Croce’s aesthetics. This is possible due to the deep connection Croce establishes between art and history. Dans le monde contemporain, la notion de progrès doit être considérée comme un « rebut », un « anachronisme », dont la réflexion sur l’histoire doit se passer. La logique des événements, à partir du XXe siècle, a exposé la faillibilité de cette loi qui, depuis les Lumières, semblait régir le cours de l’histoire humaine. Benedetto Croce a longuement réfléchi sur l’idée de progrès et en a souligné diverses limites. Dans sa réflexion la plus aboutie sur l’histoire, il distingue le progrès comme « état d’esprit » du progrès comme « concept philosophique » : si l’on peut et doit apprendre à se passer du premier, parce qu’il n’a pas de fondement scientifique ni philosophique, le second doit en revanche être réinvesti dans une vision dialectique de l’histoire qui reconnaît un critère de la progression, toujours en lien avec celui de la régression, de la décadence, de la catastrophe. En un mot, seule une vision dialectique de l’histoire permet de considérer ensemble le positif et le négatif. Cet article traite des premières réflexions de Croce sur le progrès : nous examinons ses premiers écrits sur l’esthétique et montrons comment les contradictions du progrès étaient déjà visibles lorsque Croce discutait du progrès relativement à la poésie ou à l’art. Ces thèses préliminaires sur le progrès esthétique permettent d’identifier des éléments de philosophie de l’histoire dans l’esthétique de Croce, ce qui est rendu possible par le lien profond que Croce établit entre l’art et l’histoire.
What is Aesthetic Progress? - 2024.
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Progress in the contemporary world is often considered as something for the scrap heap, an “anachronism,” which reflection on history is obliged to do without. It has been the logic of events, from the twentieth century onward, that has made a desecrating, continuous declaration of the fallibility of that law which, since the Enlightenment, seemed to govern the course of human history. Benedetto Croce reflected at length on the idea of progress and pointed out several critical aspects of it. In his most mature reflection on history, he distinguished progress as a “state of mind” from progress as a “philosophical concept”: if we can and must learn to do without the former, because it has no scientific-philosophical foundation, the latter must instead be recovered in a dialectical vision of history that knows the criterion of progression, but is always associated with that of regression, decadence, and catastrophe. In short, only a dialectical view of history teaches us to consider the positive and the negative together. This article discusses Croce’s early thinking on progress: it considers his early writings on aesthetics and shows how the contradictions of progress were already visible when Croce was discussing progress applied to poetry or art. These tentative theories on aesthetic progress help to identify lines of philosophy of history in Croce’s aesthetics. This is possible due to the deep connection Croce establishes between art and history. Dans le monde contemporain, la notion de progrès doit être considérée comme un « rebut », un « anachronisme », dont la réflexion sur l’histoire doit se passer. La logique des événements, à partir du XXe siècle, a exposé la faillibilité de cette loi qui, depuis les Lumières, semblait régir le cours de l’histoire humaine. Benedetto Croce a longuement réfléchi sur l’idée de progrès et en a souligné diverses limites. Dans sa réflexion la plus aboutie sur l’histoire, il distingue le progrès comme « état d’esprit » du progrès comme « concept philosophique » : si l’on peut et doit apprendre à se passer du premier, parce qu’il n’a pas de fondement scientifique ni philosophique, le second doit en revanche être réinvesti dans une vision dialectique de l’histoire qui reconnaît un critère de la progression, toujours en lien avec celui de la régression, de la décadence, de la catastrophe. En un mot, seule une vision dialectique de l’histoire permet de considérer ensemble le positif et le négatif. Cet article traite des premières réflexions de Croce sur le progrès : nous examinons ses premiers écrits sur l’esthétique et montrons comment les contradictions du progrès étaient déjà visibles lorsque Croce discutait du progrès relativement à la poésie ou à l’art. Ces thèses préliminaires sur le progrès esthétique permettent d’identifier des éléments de philosophie de l’histoire dans l’esthétique de Croce, ce qui est rendu possible par le lien profond que Croce établit entre l’art et l’histoire.
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