Quentin Tarantino et le (post)féminisme. Politiques du genre dans Boulevard de la mort
Cervulle, Maxime
Quentin Tarantino et le (post)féminisme. Politiques du genre dans Boulevard de la mort - 2009.
84
La sortie sur les écrans du sixième film de Quentin Tarantino, Boulevard de la mort, a relancé les discussions autour des politiques de la représentation du genre à l’œuvre dans ses films. Certaines critiques ont salué le film comme une célébration de la capacité des femmes à résister et à se venger de leurs oppresseurs, tandis que d’autres n’y ont vu au contraire qu’une énième sexualisation de la violence contre les femmes. Au centre de ce débat, le cinéaste tira son épingle du jeu en se retranchant dans une posture ironique lui permettant de reproduire des structures de représentation objectivantes à l’égard des femmes, tout en coupant l’herbe sous le pied des féministes. Nous nous pencherons dans cet article sur le sexisme « postmodernisé » de Tarantino qui, tout en rendant hommage aux films d’exploitation des années 1970, exploite lui-même à tour de bras la culture féministe en surfant sur une vague culturelle « postféministe » parfois dépolitisante. The release of Quentin Tarantino’s sixth film, Death Proof, relaunched the debate on the politics of gender representation in his work. The film has been praised as a feminist film by some critics, while being blamed by others as another sexualization of the violence against women. In the midst of this debate, the director avoided taking side by entrenching himself in an « ironic posture » by which he could reproduce structures of objectivation. In this article, we will analyze Tarantino’s « postmodern sexism », which consists in paying an hommage to 1970’s exploitation films while simultaneously exploits the feminist culture by surfing on a somewhat depoliticizing « postfeminist » cultural wave.
Quentin Tarantino et le (post)féminisme. Politiques du genre dans Boulevard de la mort - 2009.
84
La sortie sur les écrans du sixième film de Quentin Tarantino, Boulevard de la mort, a relancé les discussions autour des politiques de la représentation du genre à l’œuvre dans ses films. Certaines critiques ont salué le film comme une célébration de la capacité des femmes à résister et à se venger de leurs oppresseurs, tandis que d’autres n’y ont vu au contraire qu’une énième sexualisation de la violence contre les femmes. Au centre de ce débat, le cinéaste tira son épingle du jeu en se retranchant dans une posture ironique lui permettant de reproduire des structures de représentation objectivantes à l’égard des femmes, tout en coupant l’herbe sous le pied des féministes. Nous nous pencherons dans cet article sur le sexisme « postmodernisé » de Tarantino qui, tout en rendant hommage aux films d’exploitation des années 1970, exploite lui-même à tour de bras la culture féministe en surfant sur une vague culturelle « postféministe » parfois dépolitisante. The release of Quentin Tarantino’s sixth film, Death Proof, relaunched the debate on the politics of gender representation in his work. The film has been praised as a feminist film by some critics, while being blamed by others as another sexualization of the violence against women. In the midst of this debate, the director avoided taking side by entrenching himself in an « ironic posture » by which he could reproduce structures of objectivation. In this article, we will analyze Tarantino’s « postmodern sexism », which consists in paying an hommage to 1970’s exploitation films while simultaneously exploits the feminist culture by surfing on a somewhat depoliticizing « postfeminist » cultural wave.
Réseaux sociaux