New Public Management in cultural fields? Professionalization, commodification and “expertization” in French contemporary poetry

Dubois, Sébastien

New Public Management in cultural fields? Professionalization, commodification and “expertization” in French contemporary poetry - 2050.


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New Public Management (NPM) has been the subject of academic study in many sectors, but much less so in the cultural sector. This article focuses on poetry, the actions of public authorities in a largely publicly funded sector, and the consequences of these actions on the status and social life of poets. Using a qualitative methodology based on interviews, this article shows that NPM has influenced cultural policy in poetry by creating a quasi-market of literary activities and sources of income for poets (readings, performances, workshops, scholarships and grants, and residencies) where demand from public authorities (state, local authorities, multiple autonomous actors financed by public funds) for “artistic services” provides work opportunities to poets in the form of short, non-renewable contracts. This transforms poets into “service providers’, obtaining contracts from multiple organisations, often with cross-financing. Every market requires regulation: in the case of poetry, a “proceduralizing” process accompanies the growth of this quasi-market. However, one of the specificities of culture is that the state chooses without really choosing, because a democratic state does not possess the legitimacy to impose or choose according to aesthetic or political preference. Contemporary state patronage of poetry, therefore, is ambiguous: it requires poets to perform artistic and even social work for which they are paid, albeit privately. The work is literally more social because more and more contracts offered to poets include a social component where culture is considered a means of educating and/or repairing social bonds. This system ends up commodifying poetry, changing poets into “service providers” and “sales reps” of their own work, propounding a double process of professionalization and “expertisation”. Faced with the impossibility of choosing, the State appeals directly and indirectly to “poetry experts”, sometimes directly soliciting poetry actors in the selection procedures, and more generally by relying on the reputation of poets which has been manufactured in the world of poetry by the poetry actors themselves. The article illustrates how a cultural policy, inspired by the principles of NPM, can change the status of actors – here artists – even going against the representations of the artists and managers who manage this quasi-market. Paradoxically, the actors do not want this commo-dification despite it being the fruit of an organisational system linked to transformations in public action and management. Le New Public Management (NPM) a fait l’objet de beaucoup d’études, mais plus rarement dans la culture. Cet article s’intéresse à l’action des pouvoirs publics dans un secteur culturel largement abondé par des fonds publics, la poésie, et aux conséquences de cette action sur le statut et la vie sociale des poètes. S’appuyant sur une méthodologie qualitative et des entretiens, l’article montre que le NPM a largement influencé la politique culturelle dans la poésie, en créant un quasi-marché des activités littéraires et sources de revenus pour les poètes (lectures et performances, ateliers, bourses et subventions, résidences) où la demande des pouvoirs publics (État, collectivités territoriales, multiples acteurs autonomes financés par des fonds publics) pour des « services artistiques » donne des opportunités de travail aux poètes, sous forme de contrats courts non reconductibles. Transformant les poètes en « fournisseurs de services » pour obtenir ces contrats venus de multiples organisations, avec souvent des financements croisés. Tout marché demande une régulation : dans le cas de la poésie, un processus de procéduralisation accompagne l’accroissement de ce quasi-marché. Cependant, une des spécificités de la culture tient à ce que l’État choisit sans choisir, car un État démocratique n’est pas légitime à imposer ni choisir selon des critères esthétiques ou politiques. Le mécénat contemporain de la poésie par l’État est donc ambigu : il demande aux poètes un travail artistique et souvent social qui leur est payé, mais il est caché. Travail social, parce que de plus en plus les contrats offerts aux poètes incluent un volet social où la culture est pensée comme un moyen d’éduquer et/ou de réparer le lien social. Ce système a pour conséquence de marchandiser la poésie, changeant les poètes en « fournisseurs de services » et en « VRP » de leur propre offre de travail dans un double processus de professionnalisation et « d’expertisation. Face à l’impossibilité de choisir, l’État fait appel directement et indirectement à des « experts de la poésie », en sollicitant parfois directement les acteurs de la poésie dans les procédures de choix, et plus généralement en s’appuyant sur la réputation des poètes qui a été fabriquée dans le monde de la poésie par les acteurs de la poésie eux-mêmes. L’article montre comment une politique culturelle inspirée par les principes du NPM peut changer le statut des acteurs, ici les artistes, à rebours même des représentations des artistes et des managers qui gèrent ce quasi-marché : le paradoxe est que cette marchandisation n’est pas voulue par les acteurs, mais le fruit d’un système organisationnel lié aux transformations de l’action et du management publics.

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