Policy responses to the COVID-19 crisis and migration management in Turkey and Iraq: Issues of territoriality?
Rublon, Tony
Policy responses to the COVID-19 crisis and migration management in Turkey and Iraq: Issues of territoriality? - 2022.
76
Exacerbant les tensions politiques et sociales déjà existantes, la pandémie a révélé les faiblesses structurelles de certains États face à l’appréhension des flux migratoires et à la question de l’accueil des exilés et des déplacés. L’Irak et la Turquie constituent les deux espaces principaux sur lesquels se concentre cette étude de cas. Les réponses sanitaires et politiques adoptées par ces États ont en effet eu des impacts spécifiques dans une région où la fréquence et la densité des mobilités sont importantes, et où les conflits n’ont cessé de précariser les populations et d’affaiblir les acteurs étatiques capables de répondre aux crises. La notion de territorialité permet justement de saisir les éléments qui ont structuré et influencé les réponses sanitaires et politiques à la pandémie de COVID-19, en ce qu’elle ajoute à la notion de contrôle territorial, la relation entre l’individu et sa communauté. Nous décrivons la manière dont les différentes forces politiques en présence se sont emparées de la crise sanitaire pour asseoir leur pouvoir, redéfinir leur(s) politique(s) migratoire(s) et réorienter la gestion des personnes déplacées. Il s’agit également de questionner le travail de production de savoirs scientifiques en sciences humaines et sociales dans un contexte de crise sanitaire dans lequel les chercheurs se trouvent eux-mêmes confrontés à la fermeture des frontières et contraints à l’immobilité. Exacerbating pre-existing political and social tensions, the pandemic revealed the structural weaknesses of certain states in dealing with migratory flows and the issue of the reception of exiles and internally displaced persons (IDPs). This case study focuses on Iraq and Turkey. The health and policy responses adopted by both states had specific impacts in a region where the frequency and density of mobility are high, and where conflicts have made populations ever more precarious and have weakened state actors with the capacity to address crises. The notion of territoriality allows us to grasp the elements that structured and influenced health and policy responses to the COVID-19 pandemic, in that it adds the relationship between individuals and their community to the notion of territorial control. We describe how the various political forces involved used the health crisis to consolidate their power, redefine their migration policy(ies) and reshape the management of displaced persons. The article also considers the production of scientific knowledge in the field of human and social sciences in a context of health crisis, where researchers are themselves confronted with the closure of borders and forced to remain immobile. Exacerbando las tensiones políticas y sociales ya existentes, la pandemia ha puesto de manifiesto las debilidades estructurales de algunos Estados a la hora de afrontar los flujos migratorios y la cuestión de la acogida de exiliados y desplazados. Irak y Turquía son las dos áreas principales en las que se centra este estudio de caso. Las respuestas sanitarias y políticas adoptadas por estos Estados han tenido repercusiones específicas en una región en la que la frecuencia y la densidad de la movilidad son elevadas, y en la que los conflictos han precarizado constantemente a las poblaciones y han debilitado a los actores estatales capaces de responder a las crisis. La noción de territorialidad permite captar los elementos que estructuraron e influyeron en las respuestas sanitarias y políticas a la pandemia de COVID-19, ya que añade a la noción de control territorial la relación entre el individuo y su comunidad. Describimos cómo las distintas fuerzas políticas implicadas aprovecharon la crisis sanitaria para consolidar su poder, redefinir su(s) política(s) migratoria(s) y reorientar la gestión de los desplazados. También se trata de cuestionar la producción de conocimiento científico en las ciencias humanas y sociales en un contexto de crisis sanitaria en el que los propios investigadores se enfrentan al cierre de fronteras y se ven obligados a permanecer inmóviles.
Policy responses to the COVID-19 crisis and migration management in Turkey and Iraq: Issues of territoriality? - 2022.
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Exacerbant les tensions politiques et sociales déjà existantes, la pandémie a révélé les faiblesses structurelles de certains États face à l’appréhension des flux migratoires et à la question de l’accueil des exilés et des déplacés. L’Irak et la Turquie constituent les deux espaces principaux sur lesquels se concentre cette étude de cas. Les réponses sanitaires et politiques adoptées par ces États ont en effet eu des impacts spécifiques dans une région où la fréquence et la densité des mobilités sont importantes, et où les conflits n’ont cessé de précariser les populations et d’affaiblir les acteurs étatiques capables de répondre aux crises. La notion de territorialité permet justement de saisir les éléments qui ont structuré et influencé les réponses sanitaires et politiques à la pandémie de COVID-19, en ce qu’elle ajoute à la notion de contrôle territorial, la relation entre l’individu et sa communauté. Nous décrivons la manière dont les différentes forces politiques en présence se sont emparées de la crise sanitaire pour asseoir leur pouvoir, redéfinir leur(s) politique(s) migratoire(s) et réorienter la gestion des personnes déplacées. Il s’agit également de questionner le travail de production de savoirs scientifiques en sciences humaines et sociales dans un contexte de crise sanitaire dans lequel les chercheurs se trouvent eux-mêmes confrontés à la fermeture des frontières et contraints à l’immobilité. Exacerbating pre-existing political and social tensions, the pandemic revealed the structural weaknesses of certain states in dealing with migratory flows and the issue of the reception of exiles and internally displaced persons (IDPs). This case study focuses on Iraq and Turkey. The health and policy responses adopted by both states had specific impacts in a region where the frequency and density of mobility are high, and where conflicts have made populations ever more precarious and have weakened state actors with the capacity to address crises. The notion of territoriality allows us to grasp the elements that structured and influenced health and policy responses to the COVID-19 pandemic, in that it adds the relationship between individuals and their community to the notion of territorial control. We describe how the various political forces involved used the health crisis to consolidate their power, redefine their migration policy(ies) and reshape the management of displaced persons. The article also considers the production of scientific knowledge in the field of human and social sciences in a context of health crisis, where researchers are themselves confronted with the closure of borders and forced to remain immobile. Exacerbando las tensiones políticas y sociales ya existentes, la pandemia ha puesto de manifiesto las debilidades estructurales de algunos Estados a la hora de afrontar los flujos migratorios y la cuestión de la acogida de exiliados y desplazados. Irak y Turquía son las dos áreas principales en las que se centra este estudio de caso. Las respuestas sanitarias y políticas adoptadas por estos Estados han tenido repercusiones específicas en una región en la que la frecuencia y la densidad de la movilidad son elevadas, y en la que los conflictos han precarizado constantemente a las poblaciones y han debilitado a los actores estatales capaces de responder a las crisis. La noción de territorialidad permite captar los elementos que estructuraron e influyeron en las respuestas sanitarias y políticas a la pandemia de COVID-19, ya que añade a la noción de control territorial la relación entre el individuo y su comunidad. Describimos cómo las distintas fuerzas políticas implicadas aprovecharon la crisis sanitaria para consolidar su poder, redefinir su(s) política(s) migratoria(s) y reorientar la gestión de los desplazados. También se trata de cuestionar la producción de conocimiento científico en las ciencias humanas y sociales en un contexto de crisis sanitaria en el que los propios investigadores se enfrentan al cierre de fronteras y se ven obligados a permanecer inmóviles.
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