La responsabilité de protéger à partir des droits de l’Homme
Caron-Déglise, Anne
La responsabilité de protéger à partir des droits de l’Homme - 2017.
81
Entre l’injonction à l’autonomie sous toutes ses formes et la réalité des rythmes de vie de ceux qui avancent en âge et ne peuvent plus toujours gérer leurs affaires ou simplement rester chez eux sans aides, des protections sociales, judiciaires ou informelles s’organisent. Elles sont souvent nécessaires, en particulier pour éviter la mise en danger ou les abus de tous ordres, mais elles peuvent aussi entraîner au quotidien des décisions substitutives au mépris de ce que la personne a à dire d’elle-même ou peut ressentir. Nous avons besoin des valeurs et de ce langage commun que constituent les droits de l’Homme. D’abord, pour ne jamais faire abstraction de la personne elle-même lorsque le vieillissement cognitif vient bouleverser la capacité à continuer à décider seul. Ensuite, pour reconfigurer les accompagnements qui peuvent lui être proposés lorsque le besoin se fait sentir. Enfin, parce que la responsabilité de protéger que portent nos solidarités choisies ou collectives ne prendra tout son sens que si elle se laisse irriguer et vitaliser par le souffle des droits de l’Homme, lesquels, loin de pouvoir être réduits à de simples revendications individualistes, constituent le fondement de toute société humaine respectueuse des hommes et des femmes en tant qu’ils sont des personnes. Between the injunction to be autonomous, and the rhythms of life of elderly people who cannot always manage their affairs or live at home without assistance, social, legal and informal safeguards are arranged. They are often necessary, notably to avoid endangerment or various forms of abuse, but in daily life they can also lead to substitute decision-making, at the expense of what the person can say or feel. We need the values and common language offered by human rights. Firstly, to never ignore the person herself, when cognitive ageing impairs the person’s ability to make her choices by herself. Secondly, to reconsider the services that can be proposed to the person who needs care. Thirdly, because the responsibility to protect, embedded in our solidarities, will only gain its full significance if it is irrigated and vitalised by the breath of human rights, which cannot be reduced to individualistic demands, because they constitute the foundation of every human society respecting men and women as persons.
La responsabilité de protéger à partir des droits de l’Homme - 2017.
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Entre l’injonction à l’autonomie sous toutes ses formes et la réalité des rythmes de vie de ceux qui avancent en âge et ne peuvent plus toujours gérer leurs affaires ou simplement rester chez eux sans aides, des protections sociales, judiciaires ou informelles s’organisent. Elles sont souvent nécessaires, en particulier pour éviter la mise en danger ou les abus de tous ordres, mais elles peuvent aussi entraîner au quotidien des décisions substitutives au mépris de ce que la personne a à dire d’elle-même ou peut ressentir. Nous avons besoin des valeurs et de ce langage commun que constituent les droits de l’Homme. D’abord, pour ne jamais faire abstraction de la personne elle-même lorsque le vieillissement cognitif vient bouleverser la capacité à continuer à décider seul. Ensuite, pour reconfigurer les accompagnements qui peuvent lui être proposés lorsque le besoin se fait sentir. Enfin, parce que la responsabilité de protéger que portent nos solidarités choisies ou collectives ne prendra tout son sens que si elle se laisse irriguer et vitaliser par le souffle des droits de l’Homme, lesquels, loin de pouvoir être réduits à de simples revendications individualistes, constituent le fondement de toute société humaine respectueuse des hommes et des femmes en tant qu’ils sont des personnes. Between the injunction to be autonomous, and the rhythms of life of elderly people who cannot always manage their affairs or live at home without assistance, social, legal and informal safeguards are arranged. They are often necessary, notably to avoid endangerment or various forms of abuse, but in daily life they can also lead to substitute decision-making, at the expense of what the person can say or feel. We need the values and common language offered by human rights. Firstly, to never ignore the person herself, when cognitive ageing impairs the person’s ability to make her choices by herself. Secondly, to reconsider the services that can be proposed to the person who needs care. Thirdly, because the responsibility to protect, embedded in our solidarities, will only gain its full significance if it is irrigated and vitalised by the breath of human rights, which cannot be reduced to individualistic demands, because they constitute the foundation of every human society respecting men and women as persons.
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