Huang Zongxi 黄宗羲 (1610-1695), penseur des Lumières ?
Wang, Frédéric
Huang Zongxi 黄宗羲 (1610-1695), penseur des Lumières ? - 2023.
41
Du Liushu 留書 [Livre à conserver, 1653] au Mingyi daifang lu 明夷待訪錄 [Dans l’obscurcissement de la lumière, attente d’une visite, 1663], Huang Zongxi a su dépasser son sentiment national exprimé dans le premier, et se livrer à une analyse plus rationnelle et plus systématique du pouvoir impérial dans le second. Dans le Mingyi daifang lu, il considère que le souverain qui « privatise » l’empire en est le plus grand désastre. Souverain et serviteur sont pour lui « des noms différents mais une seule et même réalité ». Il propose une forme de dyarchie, partage du pouvoir entre un prince et son premier ministre. C’est sans doute ce point qui a suscité l’intérêt des partisans réformistes au tournant des XIXe et XXe siècles, tels que 梁啓超 (1873-1929) et Tan Sitong 譚嗣同 (1865-1898). L’article s’interroge sur le rapport entre notre auteur, certainement moderne dans son temps, avec la pensée des « Lumières », et la modernité, qui lui ont été attribuées par des chercheurs chinois. From the Liushu 留書 [Book to be preserved, 1653] to the Mingyi daifang lu 明夷待訪錄 [Waiting for the Dawn. A Plan for the Prince, 1663], Huang Zongxi was able to go beyond his national sentiment expressed in the former, and engage in a more rational and systematic analysis of imperial power in the latter. In the Mingyi daifang lu, he considers that the sovereign who “privatizes” the empire is its greatest disaster. Sovereign and servant are for him “different names but one and the same reality”. He proposes a form of dyarchy, sharing of the power between a prince and his prime minister. It was undoubtedly this point that attracted the interest of reformist proponents at the turn of the 19th and 20th centuries, such as 梁啓超 (1873-1929) and Tan Sitong 譚嗣同 (1865-1898). The article questions the relationship between our author, certainly modern in his time, with the principles of “Enlightenment”, and modernity, that have been attributed to him by Chinese scholars.
Huang Zongxi 黄宗羲 (1610-1695), penseur des Lumières ? - 2023.
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Du Liushu 留書 [Livre à conserver, 1653] au Mingyi daifang lu 明夷待訪錄 [Dans l’obscurcissement de la lumière, attente d’une visite, 1663], Huang Zongxi a su dépasser son sentiment national exprimé dans le premier, et se livrer à une analyse plus rationnelle et plus systématique du pouvoir impérial dans le second. Dans le Mingyi daifang lu, il considère que le souverain qui « privatise » l’empire en est le plus grand désastre. Souverain et serviteur sont pour lui « des noms différents mais une seule et même réalité ». Il propose une forme de dyarchie, partage du pouvoir entre un prince et son premier ministre. C’est sans doute ce point qui a suscité l’intérêt des partisans réformistes au tournant des XIXe et XXe siècles, tels que 梁啓超 (1873-1929) et Tan Sitong 譚嗣同 (1865-1898). L’article s’interroge sur le rapport entre notre auteur, certainement moderne dans son temps, avec la pensée des « Lumières », et la modernité, qui lui ont été attribuées par des chercheurs chinois. From the Liushu 留書 [Book to be preserved, 1653] to the Mingyi daifang lu 明夷待訪錄 [Waiting for the Dawn. A Plan for the Prince, 1663], Huang Zongxi was able to go beyond his national sentiment expressed in the former, and engage in a more rational and systematic analysis of imperial power in the latter. In the Mingyi daifang lu, he considers that the sovereign who “privatizes” the empire is its greatest disaster. Sovereign and servant are for him “different names but one and the same reality”. He proposes a form of dyarchy, sharing of the power between a prince and his prime minister. It was undoubtedly this point that attracted the interest of reformist proponents at the turn of the 19th and 20th centuries, such as 梁啓超 (1873-1929) and Tan Sitong 譚嗣同 (1865-1898). The article questions the relationship between our author, certainly modern in his time, with the principles of “Enlightenment”, and modernity, that have been attributed to him by Chinese scholars.
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