L'Eros mortifère: vie et mort dans les structures d'accueil pour personnes âgées
Jandrok, Thierry
L'Eros mortifère: vie et mort dans les structures d'accueil pour personnes âgées - 2004.
14
RésuméAvec le temps, la société française a appris à «gérer» les vieillards et les malades. De nos jours, 20 % de la population de nos aînés vit dans des structures gériatriques ou des maisons de retraites: la plupart d’entre eux vivent avec un handicap qui leur a fait quitter leur domicile. Une fois admis, on leur enseigne à faire confiance et à obéir aux rythmes des soignants. Quelques-uns essayent de s’évader dans la démence ou tentent de subtiliser les clés du personnel. Comment combattent-ils les difficultés? Comment leur apporter un soulagement? A travers les relations que nous avons pu créer avec des patients nous pouvons témoigner des affres de leur existence alors que la mort est devenue leur seul horizon possible. La peur de la mort a disparu, mais pas les peurs liées à la vie! Les patients se voient comme détenus, prisonniers d’un ordre invisible duquel la mort constitue la seule issue. Quitter ces endroits est associé à une mort terminale. Mais il y a pire! C’est rester là-bas, incapable de résister psychiquement au rouleau compresseur de la vie institutionnalisée. As time goes French society has learnt to deal with the old and sick. Today 20 % of the population of elderly lives in geriatric wards or retirement’s homes. Most of them are living with a handicap which has led them away from home. Once admitted, they are taught to rely and obey to the rhythms of the care givers. Some try to escape through senile dementia or to steal keys from the personnel. How do they fight the odds? How can we give them solace? Through the relationships we have created with patients, we are testifying how terrible their existence is when death has become the only possible horizon. Fear of death is gone, but not fears of life! Patients are seeing themselves as inmates, prisoners of an invisible order from which only death constitutes an opening.Leaving these places is associated with terminal death. But there is worse! It is to remain there, unable to psychically resist to the steamroller of institutionalized life.
L'Eros mortifère: vie et mort dans les structures d'accueil pour personnes âgées - 2004.
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RésuméAvec le temps, la société française a appris à «gérer» les vieillards et les malades. De nos jours, 20 % de la population de nos aînés vit dans des structures gériatriques ou des maisons de retraites: la plupart d’entre eux vivent avec un handicap qui leur a fait quitter leur domicile. Une fois admis, on leur enseigne à faire confiance et à obéir aux rythmes des soignants. Quelques-uns essayent de s’évader dans la démence ou tentent de subtiliser les clés du personnel. Comment combattent-ils les difficultés? Comment leur apporter un soulagement? A travers les relations que nous avons pu créer avec des patients nous pouvons témoigner des affres de leur existence alors que la mort est devenue leur seul horizon possible. La peur de la mort a disparu, mais pas les peurs liées à la vie! Les patients se voient comme détenus, prisonniers d’un ordre invisible duquel la mort constitue la seule issue. Quitter ces endroits est associé à une mort terminale. Mais il y a pire! C’est rester là-bas, incapable de résister psychiquement au rouleau compresseur de la vie institutionnalisée. As time goes French society has learnt to deal with the old and sick. Today 20 % of the population of elderly lives in geriatric wards or retirement’s homes. Most of them are living with a handicap which has led them away from home. Once admitted, they are taught to rely and obey to the rhythms of the care givers. Some try to escape through senile dementia or to steal keys from the personnel. How do they fight the odds? How can we give them solace? Through the relationships we have created with patients, we are testifying how terrible their existence is when death has become the only possible horizon. Fear of death is gone, but not fears of life! Patients are seeing themselves as inmates, prisoners of an invisible order from which only death constitutes an opening.Leaving these places is associated with terminal death. But there is worse! It is to remain there, unable to psychically resist to the steamroller of institutionalized life.
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