Méconnaissance des effets placebo et Hawthorne : nécessaire ?

Berthelot, Jean-Marie

Méconnaissance des effets placebo et Hawthorne : nécessaire ? - 2016.


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L’effet placebo est souvent mal connu ou confondu avec le retour à la moyenne (amélioration naturelle avec le temps). Il correspond à l’amélioration réellement ressentie par un patient quand on lui administre un traitement dénué de tout effet intrinsèque. Il est presque toujours assimilé à l’effet Hawthorne, lequel a trait à la manière (intensité) d’exprimer le symptôme. La plupart des effets dits placebo sont en fait des effets Hawthorne, le simple fait d’avoir été pris en considération pouvant permettre à certains patients de moins se plaindre. L’effet placebo, stricto-sensu, peut être « visualisé » lors d’expériences d’imagerie fonctionnelle cérébrale. Il passe surtout par la libération : 1) d’endorphines, après ré-exposition à un traitement déjà expérimenté comme bénéfique (réflexe conditionné) ; 2) de dopamine, lors de l’administration d’une substance ou procédé dont le patient escompte un mieux, dans un état d’esprit d’attente optimiste et confiante. La combinaison des effets placebo et Hawthorne peut induire des effets majeurs, quasi-miraculeux, mais leur puissance peut être déniée, et le sujet reste conflictuel : 1) ce sont surtout les firmes qui encaissent les bénéfices du doute ; 2) il comporte une dimension quasi « religieuse », car les patients doivent avoir foi dans le procédé, et les thérapeutes doivent aussi maintenir un certain mystère autour du mécanisme de l’amélioration, en refoulant leur « mauvaise-foi » quant à la substitution du placebo au traitement de référence. Ceci n’est pas sans rappeler la « transsubstantiation » permettant dans la religion chrétienne la transformation de l’hostie en Agneau-Pascal pacificateur (victime innocente déifiée, comme les « Pharmakos » des premiers grecs). Placebo effect is a fuzzy concept for many people, and is still often confused with natural healing. It should be limited to the improvement really felt following exposure to a treatment with no intrisic effect. Part of those improvements can in fact be ascribed to Hawthorne effect, which relates to the way troubles are expressed. However, placebo-effect stricto-sensu does exist, and can be even be visualized in functional magnetic resonance imaging. It combines the release of: 1) endorphin following recognition of a previous treatment (conditioned reflex); 2) dopamin, when the patient expects great improvement from the drug or procedure in an optimistic mood. The combination of placebo and Hawthorne effects can induce major and lasting effects, but their efficiency can be denied, and the topic is sometimes highly conflictual. First, companies, rather than practitioners, capture financial benefits of placebo-effects. Second, the placebo-effects share similarities with religious processes. Indeed, the patients must have faith in treatment (although its mechanisms should remain mysterious), and therapists must repress their possible “bad faith” about the substitution of placebo to a “real” treatment. This is somewhat reminiscent to the transsubstantiation of wafer in the peacemaker “Paschal lamb” in Christian religion, deified innocent victim analogous to the “Pharmakos” in archaic Greece (which later on referred to drug-poison).

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