Le râle agonique aux soins intensifs : une voix de souffrance en fin de vie ?

Perret, Aurélie

Le râle agonique aux soins intensifs : une voix de souffrance en fin de vie ? - 2016.


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Le râle agonique induit-il un inconfort ou une souffrance chez le patient ? Cette question reste débattue aussi bien dans la littérature que parmi les experts. Les études se rejoignent sur le fait que la plupart des proches sont affligés par sa présence. Celles concernant le personnel soignant qui travaille auprès des patients mourants montrent que le râle a aussi un impact négatif sur lui. La mort aux soins intensifs est particulière du fait qu’elle survient suite à une décision de retrait thérapeutique et est organisée par les soignants. La procédure d’extubation1 dans ce contexte peut s’avérer traumatisante et nécessite une parfaite compréhension de la part des proches. Le personnel médico-infirmier doit être préparé à vivre ces moments difficiles pour eux-mêmes et en même temps à accompagner les proches. Quant à un traitement éventuel de ce râle agonique, certains auteurs prônent les aspirations et l’association d’anti-muscariniques avant l’extubation, alors que d’autres préconisent l’injection de methylprednisone. L’efficacité des médicaments ne serait tout au plus que de 50 %. Une version de mise à jour de la revue Cochrane conclu qu’il n’y a aucune preuve que toute intervention, pharmacologique ou non, soit supérieure au placebo dans le traitement du bruit du râle agonique. Il n’en reste pas moins que le râle du mourant est un symptôme souvent éprouvant à vivre pour la famille et les soignants. Il paraît ainsi important que toutes les personnes accompagnant le patient aient été préparées à l’extubation dans le processus de fin de vie et à la symptomatologie qui va en découler. Se pose alors un dilemme éthique d’un traitement imposé au patient pour soulager l’inconfort des familles et/ou des soignants. Do terminal secretions (death rattle) indicate discomfort or agony in the dying patient ? This question is still under discussion in published material as well as among the experts. Studies agree that, on the whole, family and friends find it disturbing. As far as nursing staff working with dying patients are concerned, they too are negatively affected by the rattle. Death in intensive care is distinctive inasmuch as it occurs after a decision to discontinue a therapy and is organized by the nursing staff. In this context, the extubation procedure can turn out to be traumatic and needs to be fully understood by the family. The medical staff must be prepared to live these difficult moments themselves and at the same time to give support to the family. As for a possible treatment for the death rattle, some authors are in favour of suction combined with an antimuscarinic before extubation, whereas others advocate an injection of methylprednisolone. The effectiveness of medication would at best be 50 %. An update of the Cochrane Review concluded that any intervention, be it pharmacological or not, would be no better than a placebo in treating the sound of a death rattle. The fact remains that a dying person’s respiratory symptoms are often distressing for the family and nursing staff. It therefore seems important that all those involved with the patient be prepared for extubation as part of the end-of-life procedure and for the related symptoms. This gives rise to an ethical dilemma of imposing a treatment on the patient to relieve the family’s and/or the medical staff’s discomfort.

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