Âpre modernité : la représentation de la galanterie des anciens dans les œuvres d'Anne de La Roche-Guilhen
Trivisani-Moreau, Isabelle
Âpre modernité : la représentation de la galanterie des anciens dans les œuvres d'Anne de La Roche-Guilhen - 2012.
34
Auteur de nouvelles à forte teneur galante, Anne de La Roche-Guilhen accorde une place notable à l’Antiquité dans un tiers de ses ouvrages où elle privilégie un univers romain coloré de rudesse : elle y traite de cas amoureux extrêmes, s’attarde peu aux grands hommes dont elle creuse les failles, privilégie une période impériale marquée au sommet de l’Etat par des mœurs relâchées. La représentation de la romanité épouse l’ambiguïté d’un tel traitement galant : ne renvoyant plus nécessairement au courage, elle entre dans un jeu rhétorique, tandis que la galanterie entraîne tantôt rejet, tantôt adhésion. Pratiquée surtout par des poètes, la galanterie, art de la parole, passe par une dissimulation qui reflète la complexité d’une société où se mêlent intérêts privés et politique : la ressemblance avec la France de Louis XIV apparaît à travers la dissociation entre vertu et habitus social et touche particulièrement les femmes, victimes de cette galanterie qui aurait dû les servir. Bitter Modernity : The Representation of the Gallantry of the Classical Age in the Works of Anne de La Roche-GuilhenAnne de la Roche-Guilhen, the author of short stories of a strongly gallant nature, makes a great deal of room for the Classical Age in a third of her stories, where she singles out a Roman universe characterised by its harshness : she deals in the extremities of love, has little time for the great men of the period whose faults she explores, and privileges that period of the Empire which was marked by loose morals at the head of the State. The representation of Rome is in keeping with the ambiguity brought about by the gallant manner : it no longer necessarily refers back to courage, but plays a game of rhetoric, at the same time as gallantry is now rejected, now adhered to. Gallantry, a rhetorical art, was practised essentially by poets, and implies a degree of dissembling which reflects the complexity of a society where public and private interests mingle : this world’s similarity to Louis the XIVth’s France appears through the dissociation between virtue and social habitus and affects women in particular, as victims of a gallantry that ought to have served them.
Âpre modernité : la représentation de la galanterie des anciens dans les œuvres d'Anne de La Roche-Guilhen - 2012.
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Auteur de nouvelles à forte teneur galante, Anne de La Roche-Guilhen accorde une place notable à l’Antiquité dans un tiers de ses ouvrages où elle privilégie un univers romain coloré de rudesse : elle y traite de cas amoureux extrêmes, s’attarde peu aux grands hommes dont elle creuse les failles, privilégie une période impériale marquée au sommet de l’Etat par des mœurs relâchées. La représentation de la romanité épouse l’ambiguïté d’un tel traitement galant : ne renvoyant plus nécessairement au courage, elle entre dans un jeu rhétorique, tandis que la galanterie entraîne tantôt rejet, tantôt adhésion. Pratiquée surtout par des poètes, la galanterie, art de la parole, passe par une dissimulation qui reflète la complexité d’une société où se mêlent intérêts privés et politique : la ressemblance avec la France de Louis XIV apparaît à travers la dissociation entre vertu et habitus social et touche particulièrement les femmes, victimes de cette galanterie qui aurait dû les servir. Bitter Modernity : The Representation of the Gallantry of the Classical Age in the Works of Anne de La Roche-GuilhenAnne de la Roche-Guilhen, the author of short stories of a strongly gallant nature, makes a great deal of room for the Classical Age in a third of her stories, where she singles out a Roman universe characterised by its harshness : she deals in the extremities of love, has little time for the great men of the period whose faults she explores, and privileges that period of the Empire which was marked by loose morals at the head of the State. The representation of Rome is in keeping with the ambiguity brought about by the gallant manner : it no longer necessarily refers back to courage, but plays a game of rhetoric, at the same time as gallantry is now rejected, now adhered to. Gallantry, a rhetorical art, was practised essentially by poets, and implies a degree of dissembling which reflects the complexity of a society where public and private interests mingle : this world’s similarity to Louis the XIVth’s France appears through the dissociation between virtue and social habitus and affects women in particular, as victims of a gallantry that ought to have served them.
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