Capitalisme néo-managérial de grandes entreprises et leurs réseaux régionaux de PME : à propos de la financiarisation de l’économie française
Guillas-Cavan, Kevin
Capitalisme néo-managérial de grandes entreprises et leurs réseaux régionaux de PME : à propos de la financiarisation de l’économie française - 2016.
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Le capitalisme français, loin d’avoir imité les pratiques anglo-saxonnes comme une lecture superficielle de ses transformations pourrait le laisser penser, demeure caractérisé par des traits étatistes, patrimoniaux et managériaux. S’il est coordonné, c’est d’une manière originale, très différente du capitalisme rhénan traditionnel où l’ensemble des entreprises de taille similaire étaient liées par des réseaux très denses de participations croisées et où l’ensemble de ces réseaux étaient coordonnés par trois grandes banques, elles-mêmes très liées. Le capitalisme français offre le spectacle d’une économie de réseaux régionaux autonomes organisés autour d’une grande entreprise qui, malgré les apparences, ne s’est pas recentrée sur son cœur de métier pour extraire de la valeur en pressurant ses sous-traitants, mais qui, parallèlement à ce mouvement, a entrepris de moderniser « ses » PME et ETI. Nous montrerons ainsi que le capitalisme français n’est ni un capitalisme libéral entravé par des reliquats d’étatisme à vouer aux gémonies, ni un capitalisme mal-coordonné, mais bien un système singulier et efficace sur le long terme en termes d’investissements et, dans une moindre mesure, d’innovation. It is worth to look beyond a superficial reading of the French capitalism’s transformation. Despite the appearances, it has not emulated the Anglo-Saxon practices and remains characterized by statist, familial and (neo-) managerial features. French firms are coordinated but in an original fashion, quite different from the traditional Rhenish capitalism in which firms are linked in dense networks of cross-shareholding which are coordinated by three big banks. French capitalism looks like a collection of autonomous regional networks which are organized by a large firm. Large firms do not focus on their core competences in order to extract value from their contractors in the way their British or American counterparts do. In the same time they do so, French firms modernize « their » SME. Therefore, French capitalism is neither a liberal variety of capitalism which would be hindered by some statist relics nor a badly coordinated capitalism, but it is an original and efficient system, which is more able than many other political economy to ensure a high level of investment across the whole economy – and, to a lesser extent, of innovation. Classification JEL : G 21, P10.
Capitalisme néo-managérial de grandes entreprises et leurs réseaux régionaux de PME : à propos de la financiarisation de l’économie française - 2016.
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Le capitalisme français, loin d’avoir imité les pratiques anglo-saxonnes comme une lecture superficielle de ses transformations pourrait le laisser penser, demeure caractérisé par des traits étatistes, patrimoniaux et managériaux. S’il est coordonné, c’est d’une manière originale, très différente du capitalisme rhénan traditionnel où l’ensemble des entreprises de taille similaire étaient liées par des réseaux très denses de participations croisées et où l’ensemble de ces réseaux étaient coordonnés par trois grandes banques, elles-mêmes très liées. Le capitalisme français offre le spectacle d’une économie de réseaux régionaux autonomes organisés autour d’une grande entreprise qui, malgré les apparences, ne s’est pas recentrée sur son cœur de métier pour extraire de la valeur en pressurant ses sous-traitants, mais qui, parallèlement à ce mouvement, a entrepris de moderniser « ses » PME et ETI. Nous montrerons ainsi que le capitalisme français n’est ni un capitalisme libéral entravé par des reliquats d’étatisme à vouer aux gémonies, ni un capitalisme mal-coordonné, mais bien un système singulier et efficace sur le long terme en termes d’investissements et, dans une moindre mesure, d’innovation. It is worth to look beyond a superficial reading of the French capitalism’s transformation. Despite the appearances, it has not emulated the Anglo-Saxon practices and remains characterized by statist, familial and (neo-) managerial features. French firms are coordinated but in an original fashion, quite different from the traditional Rhenish capitalism in which firms are linked in dense networks of cross-shareholding which are coordinated by three big banks. French capitalism looks like a collection of autonomous regional networks which are organized by a large firm. Large firms do not focus on their core competences in order to extract value from their contractors in the way their British or American counterparts do. In the same time they do so, French firms modernize « their » SME. Therefore, French capitalism is neither a liberal variety of capitalism which would be hindered by some statist relics nor a badly coordinated capitalism, but it is an original and efficient system, which is more able than many other political economy to ensure a high level of investment across the whole economy – and, to a lesser extent, of innovation. Classification JEL : G 21, P10.
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