Quelle capacité de régulation de l’entreprise coopérative comme forme d’entreprise sociale ? Retour historique sur quelques conceptualisations théoriques
Celle, Sylvain
Quelle capacité de régulation de l’entreprise coopérative comme forme d’entreprise sociale ? Retour historique sur quelques conceptualisations théoriques - 2018.
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Partant des débats actuels sur la finalité et le potentiel de régulation de l’entreprise sociale comme voie possible pour réinventer l’entreprise et répondre aux limites de sa forme actionnariale et de ses dérives, l’article tente de questionner les conditions dans lesquelles l’entreprise coopérative serait à même d’être porteuse d’un potentiel de transformation sociale. Pour ce faire, l’article s’appuie sur un retour historique vers des générations auteurs ayant porté un modèle d’entreprise coopérative entre la première révolution industrielle et la crise dans l’entre-deux-guerres, années durant lesquelles les crises économiques et sociales ont conduit à questionner la place de l’entreprise. L’article questionne tout d’abord le potentiel de transformation économique sous-jacent aux théories en soulignant que dans les conceptualisations passées, l’entreprise coopérative s’inscrit majoritairement dans un référentiel libéral ou un référentiel socialiste. En effet, chez ces différents auteurs, l’entreprise coopérative, d’un point de vue économique, n’est pas une organisation porteuse d’une dynamique totalement autonome, mais s’inscrit dans des référentiels déjà existants dont la promotion doit être source d’amélioration économique et sociale. Pour autant, l’article montre dans un second temps, que les modèles de réformes proposés, au-delà de leur diversité, ne sont tenables que si l’entreprise coopérative est ancrée dans un référentiel politique ou moral qui l’autonomise d’un certain point de vue de la sphère économique, qui l’ancre dans une référence extérieure. L’article questionne alors en conclusion, à partir de ce détour historique, la façon dont les entreprises sociales peuvent aujourd’hui être porteuses d’une dynamique de transformation sociale en ne s’ancrant que dans un registre économique. Au-delà des spécificités organisationnelles, il semble nécessaire pour ces entreprises de dépasser certaines limites et devenir une force de transformation sociale en puisant dans une référence extérieure, par exemple le territoire. Classification JEL : B14, B29, L31, P13 Current debates on social enterprise regulations focus on their purpose and potential as a possible way to reinvent companies and define the limits of its shareholder governance. This article focuses on the conditions in which the cooperative enterprise could be a bearer of potential of social transformation. It leans on a historic return towards generations of authors who carried an original model of cooperative entreprise between the first industrial revolution and the crisis in the interwar period. These are years in which the economic and social crises have led to question the enterprise’s place in the society. This article primarily discusses the potential of economic transformation in theories by pointing out that in the past conceptualizations, the cooperative entreprise joins mainly a liberal or a socialist corpus. Indeed, from an economic perspective, these various authors argue the cooperative enterprise is not a totally autonomous organization, but joins in an already existing ideological corpus that should be promoted as a source of economic and social improvement. Secondly, the article shows that beyond the diversity of reform models, these reforms are sustainable only if the cooperative entreprise is anchored in a political or moral reference point. A focus which empowers this entreprise from the economic sphere and anchors it in an outside reference point. In conclusion, from this historical perspective the article theorizes how, today, social enterprises can be a bearer of a dynamic social transformation by anchoring themselves in an economic reference point. Beyond the organizational specificities, it seems necessary for these social enterprises to overcome certain limits and become a strength of social transformation by drawing from an outside reference point, for example the territory.
Quelle capacité de régulation de l’entreprise coopérative comme forme d’entreprise sociale ? Retour historique sur quelques conceptualisations théoriques - 2018.
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Partant des débats actuels sur la finalité et le potentiel de régulation de l’entreprise sociale comme voie possible pour réinventer l’entreprise et répondre aux limites de sa forme actionnariale et de ses dérives, l’article tente de questionner les conditions dans lesquelles l’entreprise coopérative serait à même d’être porteuse d’un potentiel de transformation sociale. Pour ce faire, l’article s’appuie sur un retour historique vers des générations auteurs ayant porté un modèle d’entreprise coopérative entre la première révolution industrielle et la crise dans l’entre-deux-guerres, années durant lesquelles les crises économiques et sociales ont conduit à questionner la place de l’entreprise. L’article questionne tout d’abord le potentiel de transformation économique sous-jacent aux théories en soulignant que dans les conceptualisations passées, l’entreprise coopérative s’inscrit majoritairement dans un référentiel libéral ou un référentiel socialiste. En effet, chez ces différents auteurs, l’entreprise coopérative, d’un point de vue économique, n’est pas une organisation porteuse d’une dynamique totalement autonome, mais s’inscrit dans des référentiels déjà existants dont la promotion doit être source d’amélioration économique et sociale. Pour autant, l’article montre dans un second temps, que les modèles de réformes proposés, au-delà de leur diversité, ne sont tenables que si l’entreprise coopérative est ancrée dans un référentiel politique ou moral qui l’autonomise d’un certain point de vue de la sphère économique, qui l’ancre dans une référence extérieure. L’article questionne alors en conclusion, à partir de ce détour historique, la façon dont les entreprises sociales peuvent aujourd’hui être porteuses d’une dynamique de transformation sociale en ne s’ancrant que dans un registre économique. Au-delà des spécificités organisationnelles, il semble nécessaire pour ces entreprises de dépasser certaines limites et devenir une force de transformation sociale en puisant dans une référence extérieure, par exemple le territoire. Classification JEL : B14, B29, L31, P13 Current debates on social enterprise regulations focus on their purpose and potential as a possible way to reinvent companies and define the limits of its shareholder governance. This article focuses on the conditions in which the cooperative enterprise could be a bearer of potential of social transformation. It leans on a historic return towards generations of authors who carried an original model of cooperative entreprise between the first industrial revolution and the crisis in the interwar period. These are years in which the economic and social crises have led to question the enterprise’s place in the society. This article primarily discusses the potential of economic transformation in theories by pointing out that in the past conceptualizations, the cooperative entreprise joins mainly a liberal or a socialist corpus. Indeed, from an economic perspective, these various authors argue the cooperative enterprise is not a totally autonomous organization, but joins in an already existing ideological corpus that should be promoted as a source of economic and social improvement. Secondly, the article shows that beyond the diversity of reform models, these reforms are sustainable only if the cooperative entreprise is anchored in a political or moral reference point. A focus which empowers this entreprise from the economic sphere and anchors it in an outside reference point. In conclusion, from this historical perspective the article theorizes how, today, social enterprises can be a bearer of a dynamic social transformation by anchoring themselves in an economic reference point. Beyond the organizational specificities, it seems necessary for these social enterprises to overcome certain limits and become a strength of social transformation by drawing from an outside reference point, for example the territory.
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