Rôle de la DHA pendant la grossesse
Hubinont, Corinne
Rôle de la DHA pendant la grossesse - 2022.
4
Pendant la grossesse, la prise des acides gras polyinsaturés à longue chaîne, principalement celle de l’acide docosahexaénoïque (DHA), est recommandée, mais les résultats de la littérature sont discordants. L’objectif de cette revue de la littérature est de clarifier le rôle du DHA sur le devenir materno-fœtal. Des concentrations maternelles en DHA réduites sont associées à une incidence accrue de prééclampsie, de diabète gestationnel, de dépression du post-partum, d’accouchement prématuré et de restriction de la croissance fœtale intra-utérine (RCIU). L’effet d’une supplémentation administrée préventivement sur ces complications n’est pas clairement démontré. Certains auteurs rapportent une amélioration des résultats, mais les récentes revues systématiques ne sont pas concluantes hormis pour le risque d’accouchement prématuré avant 34 et 37 semaines. La supplémentation en DHA réduirait significativement les complications liées au stress prénatal et le taux de mortalité périnatale. Chez les patients ayant des antécédents d’accouchements prématurés, une supplémentation ne semble pas diminuer la récurrence. En conclusion, même si les besoins en DHA sont augmentés pendant la grossesse et si des corrélations positives sont rapportées entre de faibles concentrations maternelles et une issue défavorable de la grossesse, il y a des résultats contradictoires sur l’efficacité d’une supplémentation en DHA. De nouvelles études randomisées avec des protocoles de dosages et de formes d’administration similaires de DHA sont nécessaires. En attendant le résultat de ces études, comme il s’agit d’une supplémentation avec peu d’effets secondaires, le DHA devrait être proposé chez les patientes enceintes avec un apport alimentaire insuffisant ou celles présentant des facteurs de risque. During pregnancy, the intake of long-chain polyunsaturated fatty acids, mainly docosahexaenoic acid (DHA), is recommended, but the results found in the literature are discordant. The aim of this paper is to review and clarify the role of DHA in maternal–fetal outcomes. Reduced maternal DHA concentrations are associated with an increased incidence of preeclampsia, gestational diabetes, postpartum depression, preterm delivery, and intrauterine fetal growth restriction (IUGR). The effect of preventive supplementation on the incidence of these complications is not clearly demonstrated. Some authors report an improvement in some specific outcomes, but recent systematic reviews are inconclusive except for the risk of preterm birth before 34 and 37 weeks. DHA supplementation significantly reduces complications related to prenatal stress and perinatal mortality rate. In patients with a previous history of preterm birth, supplementation does not appear to decrease the recurrence. In conclusion, even if DHA requirements are increased during pregnancy and if positive correlations are reported between low maternal concentrations and an adverse pregnancy outcome, there are conflicting results about the effectiveness of DHA supplementation. Well-randomized studies using similar protocols for dosages and administration forms of DHA are needed. Pending the outcome of these studies, as this supplementation has no side effects, DHA should be prescribed to patients with insufficient dietary intake or those with risk factors.
Rôle de la DHA pendant la grossesse - 2022.
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Pendant la grossesse, la prise des acides gras polyinsaturés à longue chaîne, principalement celle de l’acide docosahexaénoïque (DHA), est recommandée, mais les résultats de la littérature sont discordants. L’objectif de cette revue de la littérature est de clarifier le rôle du DHA sur le devenir materno-fœtal. Des concentrations maternelles en DHA réduites sont associées à une incidence accrue de prééclampsie, de diabète gestationnel, de dépression du post-partum, d’accouchement prématuré et de restriction de la croissance fœtale intra-utérine (RCIU). L’effet d’une supplémentation administrée préventivement sur ces complications n’est pas clairement démontré. Certains auteurs rapportent une amélioration des résultats, mais les récentes revues systématiques ne sont pas concluantes hormis pour le risque d’accouchement prématuré avant 34 et 37 semaines. La supplémentation en DHA réduirait significativement les complications liées au stress prénatal et le taux de mortalité périnatale. Chez les patients ayant des antécédents d’accouchements prématurés, une supplémentation ne semble pas diminuer la récurrence. En conclusion, même si les besoins en DHA sont augmentés pendant la grossesse et si des corrélations positives sont rapportées entre de faibles concentrations maternelles et une issue défavorable de la grossesse, il y a des résultats contradictoires sur l’efficacité d’une supplémentation en DHA. De nouvelles études randomisées avec des protocoles de dosages et de formes d’administration similaires de DHA sont nécessaires. En attendant le résultat de ces études, comme il s’agit d’une supplémentation avec peu d’effets secondaires, le DHA devrait être proposé chez les patientes enceintes avec un apport alimentaire insuffisant ou celles présentant des facteurs de risque. During pregnancy, the intake of long-chain polyunsaturated fatty acids, mainly docosahexaenoic acid (DHA), is recommended, but the results found in the literature are discordant. The aim of this paper is to review and clarify the role of DHA in maternal–fetal outcomes. Reduced maternal DHA concentrations are associated with an increased incidence of preeclampsia, gestational diabetes, postpartum depression, preterm delivery, and intrauterine fetal growth restriction (IUGR). The effect of preventive supplementation on the incidence of these complications is not clearly demonstrated. Some authors report an improvement in some specific outcomes, but recent systematic reviews are inconclusive except for the risk of preterm birth before 34 and 37 weeks. DHA supplementation significantly reduces complications related to prenatal stress and perinatal mortality rate. In patients with a previous history of preterm birth, supplementation does not appear to decrease the recurrence. In conclusion, even if DHA requirements are increased during pregnancy and if positive correlations are reported between low maternal concentrations and an adverse pregnancy outcome, there are conflicting results about the effectiveness of DHA supplementation. Well-randomized studies using similar protocols for dosages and administration forms of DHA are needed. Pending the outcome of these studies, as this supplementation has no side effects, DHA should be prescribed to patients with insufficient dietary intake or those with risk factors.
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