Noirs instincts. Autour d’Olympia de Manet et de Manao tupapau de Gauguin
Malmon, Isabelle
Noirs instincts. Autour d’Olympia de Manet et de Manao tupapau de Gauguin - 2021.
25
Une analyse comparative de deux toiles du XIX e siècle, Olympia d’Edouard Manet et Manao tupapau de Paul Gauguin, fait ressortir des motifs communs : une femme nue au premier plan, et, dans la marge obscure, un second personnage caractérisé par sa couleur foncée. En ces temps de gynophobie exacerbée et de racisme primaire, ce protagoniste ténébreux est une « ombre au tableau » : il nous semble mettre en exergue la frayeur causée chez les hommes par l’objet féminin, sa sexualité énigmatique et ses velléités d’indépendance. Il incarne la noirceur de la femme, dont les charmes ensorcelants suscitent chez le sujet masculin de sombres pulsions charnelles, inavouables dans le contexte de puritanisme forcené de la fin du XIX e siècle. A comparative analysis of two 19th century paintings, Olympia by Edouard Manet and Manao tupapau by Paul Gauguin, reveals common motives: a naked woman in the foreground, and, in the obscure margin, a second character characterized by its dark color. In these times of exacerbated gynophobia and racism, this dark protagonist is a « shadow in the picture »: it seems to us to highlight the fear caused by women, their enigmatic sexuality and their desire for independence. It embodies the darkness of women, whose enchanting charms arouse in male, dark sex drives. However these impulses are unthinkable in the context of forceful puritanism born at the end of the 19th century.
Noirs instincts. Autour d’Olympia de Manet et de Manao tupapau de Gauguin - 2021.
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Une analyse comparative de deux toiles du XIX e siècle, Olympia d’Edouard Manet et Manao tupapau de Paul Gauguin, fait ressortir des motifs communs : une femme nue au premier plan, et, dans la marge obscure, un second personnage caractérisé par sa couleur foncée. En ces temps de gynophobie exacerbée et de racisme primaire, ce protagoniste ténébreux est une « ombre au tableau » : il nous semble mettre en exergue la frayeur causée chez les hommes par l’objet féminin, sa sexualité énigmatique et ses velléités d’indépendance. Il incarne la noirceur de la femme, dont les charmes ensorcelants suscitent chez le sujet masculin de sombres pulsions charnelles, inavouables dans le contexte de puritanisme forcené de la fin du XIX e siècle. A comparative analysis of two 19th century paintings, Olympia by Edouard Manet and Manao tupapau by Paul Gauguin, reveals common motives: a naked woman in the foreground, and, in the obscure margin, a second character characterized by its dark color. In these times of exacerbated gynophobia and racism, this dark protagonist is a « shadow in the picture »: it seems to us to highlight the fear caused by women, their enigmatic sexuality and their desire for independence. It embodies the darkness of women, whose enchanting charms arouse in male, dark sex drives. However these impulses are unthinkable in the context of forceful puritanism born at the end of the 19th century.
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